En principe, une différence doit être faite entre les lignes de courant continu et celles de courant alternatif.

À travers les modifications de la loi de programmation fédérale des besoins adoptées fin 2015, le législateur a introduit une priorité au câblage souterrain de lignes de courant continu. Depuis, les lignes de courant continu sont installées prioritairement comme câbles enterrés plutôt que comme lignes aériennes. Auparavant, les lignes aériennes avaient la priorité et les câbles enterrés étaient l'exception. Désormais, les lignes aériennes sont envisagées seulement à titre exceptionnel pour des raisons de protection de l'environnement, pour l'utilisation des lignes existantes et par exemple à la demande de communes concernées, tant qu'il n'existe pas d'exclusion générale des lignes aériennes à proximité des zones d'habitation. Concernant l'utilisation des lignes existantes, une ligne aérienne ne peut être envisagée que si on ne s'attend à aucunes incidences considérables sur l'environnement. Le projet de courant continu 2 (Ultranet) n'est pas concerné par la priorité accordée au câblage souterrain pour les lignes de courant continu.

Concernant les lignes de courant alternatif, la loi adoptée prévoit un élargissement modéré des possibilités existantes du câblage partiel. La priorité continue d'être donnée, pour des raisons techniques, aux lignes aériennes. Mais dans le cadre de projets pilotes supplémentaires pour les câbles enterrés, des expériences doivent être faites en matière de câblage souterrain et leur développement technique doit être encouragé. Outre les projets pilotes jusqu'à présent prévus, le câblage souterrain est réalisé dans d'autres projets pilotes et l'utilisation de câbles enterrés n'est pas seulement envisagée à proximité des zones d'habitation mais aussi pour des raisons de protection environnementale aux intersections de grandes voies navigables fédérales comme le Rhin et l'Elbe.

Les coûts du câblage souterrain varient fortement. Ils dépendent des technologies choisies, du niveau de tension, des caractéristiques du sol et d'autres conditions cadres individuelles. Comparés aux lignes aériennes, les câbles enterrés sont coûteux en règle générale. Ces coûts supplémentaires sont payés par les utilisateurs du réseau, c'est-à-dire les entreprises et les consommateurs, via les redevances d'utilisation du réseau.

Pour les grandes autoroutes de l’électricité (nouvelles lignes de transport de courant continu haute tension), la loi prévoit la priorité du câblage souterrain dans la planification au niveau fédéral. Les lignes aériennes de transport de courant continu haute tension ne sont plus permises qu’à titre exceptionnel dans certains cas, par exemple, pour des raisons de protection de la nature. En termes plus simples, les lignes aériennes de transport de courant continu haute tension feront l’objet d’une interdiction absolue dans les endroits habités par l’homme. Elles ne seront plus autorisées que dans des cas exceptionnels très limités.

Les retards dus au passage aux câbles enterrés sont gérables. En ce qui concerne les grands projets de développement des réseaux, tels que le projet Suedlink et la ligne « Gleichstrompassage Süd-Ost », les travaux de planification n’en sont qu’à leurs débuts. C’est donc le bon moment pour des modifications.

La réponse à cette question n’est pas simple, car elle dépend des contrôles prévus dans la suite de la procédure de planification, c’est-à-dire, notamment, de considérations relatives à la planification environnementale. Il est néanmoins clair que les lignes en question seront enterrées en majeure partie. Il n’est toutefois guère possible de donner des chiffres exacts.

D'après les plans des promoteurs du projet, les lignes aériennes existantes, celles déjà autorisées et celles à un stade avancé dans la procédure d'autorisation peuvent être largement utilisées dans le projet de courant continu 2 (Ultranet). Seules quelques travaux devraient donc être nécessaires. Pour Ultranet, les voies existantes offrent de nombreuses possibilités de concentration, tandis que de nouvelles lignes doivent être planifiées pour les autres projets de courant continu selon la loi de programmation fédérale des besoins. Le législateur a donc décidé de ne pas caractériser le projet de courant continu Ultranet comme un projet de câblage souterrain.

De plus, si le fonctionnement en courant continu n'est pas disponible (par exemple en cas de panne d'un convertisseur), les lignes doivent être exploitées avec du courant alternatif (fonctionnement redondant). Une telle possibilité ne serait pas envisageable ou serait bien plus difficile en cas de câblage souterrain puisque les systèmes de câblage souterrain ne peuvent pas être utilisés à la fois pour le courant continu et le courant alternatif. Dans un tel cas, deux systèmes de câbles enterrés devraient être installés, l'un pour le courant continu et l'autre pour le courant alternatif.

Les tracés des lignes électriques doivent être le plus rectiligne possible et donc s'orienter en fonction de l'orthodromie (distance la plus courte). Cela permet d'installer une ligne électrique la plus courte possible et donc d'engendrer moins de coûts que pour une ligne plus longue. Un tracé aussi rectiligne que possible peut par ailleurs contribuer à ce que moins de propriétaires de biens fonciers soient concernés et à réduire les impacts sur la nature et les paysages. Dans l'évaluation des différents facteurs, le principe de tracé rectiligne revête donc une importance particulière. Il existe cependant aussi d'autres aspects qui s'opposent à un tracé rectiligne, comme par exemple les zones d'habitation.

S’il est exact que la pose de câbles enterrés entraîne des coûts supplémentaires, il n’en reste pas moins que le développement des réseaux faisant également intervenir des câbles enterrés est, sur le plan macroéconomique, la solution la plus avantageuse pour réussir la transition énergétique.

Sur le plan macroéconomique, l’acceptation sur place, suivie de la mise en œuvre du développement des réseaux réduit le coût de la transition énergétique. Actuellement, la gestion des congestions sur les réseaux entraîne des coûts élevés (somme des coûts du réarrangement de l’appel de la production ou redispatching, de la gestion de l’injection au réseau, des centrales de réserve). En 2015, ces coûts annuels se sont situés entre environ 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros. Ces coûts annuels continueront d’augmenter au cours des prochaines années si le développement des réseaux n’enregistre pas de progrès sensibles.

Telle qu’elle vient d’être décidée, la multiplication de la pose de câbles enterrés entraîne des coûts d’investissement supplémentaires (en comparaison avec la situation juridique actuelle) d’un montant compris entre 3 et 8 milliards d’euros. Il s’agit de coûts d’investissement supplémentaires uniques et pas de coûts supplémentaires annuels. Ces coûts sont répercutés sur les redevances de réseau.

Dans l’ensemble, il est très difficile de donner une estimation exacte des coûts au stade actuel de la planification. Les coûts supplémentaires pour les câbles enterrés du réseau de transport d’électricité à très haute tension dépendent fortement des circonstances spécifiques (tracés effectifs, spécificités du sol pour chaque tronçon, croisement d’infrastructures, coût effectif des composants, etc.).

L'approche méthodique n'est pas fondamentalement différente. Outre les paramètres techniques, il existe cependant des différences en matière de planification concernant le cadre juridique et l'évaluation des impacts sur les biens protégés tels que le sol. Le sol est beaucoup plus affecté en cas de câbles enterrés que de lignes aériennes. En cas de câbles enterrés, le principe du tracé rectiligne est d'autant plus important. La concentration joue, elle, un rôle plus important dans la construction de lignes aériennes pusiqu'une concentration en cas de câbles enterrés entraîne moins davantage que pour les lignes aériennes.

Non. Concernant les projets couverts par la priorité accordée au câblage souterrain, des tronçons de lignes aériennes ne sont possibles que dans quelques cas exceptionnels prescrits par la loi. Il peut y avoir par exemple un regroupement avec une autre ligne aérienne déjà existante. Cela est cependant très rare et ne doit pas entraîner d'incidences notables sur l'environnement. Tel est le cas par exemple si des poteaux électriques existants doivent être rallongés.

Non. Il n'est pas question, rien que pour des raisons de rentabilité, d'utiliser des lignes aériennes. Un projet couvert par la priorité accordée au câblage souterrain ne peut être construit sous forme de ligne aérienne sur quelques tronçons qu'en cas d'exception prescrite par la loi. Mais même quand les réglementations dérogatoires s'appliquent, la ligne aérienne ne peut être construite que sur des tronçons « efficaces sur le plan technique et économique ».

Il n'existe pas de réglementations en matière de distances fixes entre les zones d'habitation et les câbles enterrés. Les valeurs limites légales pour les champs électriques et magnétiques doivent cependant aussi être respectés en cas de câbles enterrés.

Lorsque des câbles à haute tension sont en fonctionement, ils dégagent de la chaleur. Le degré auquel le sol à la surface se réchauffe en raison des câbles enterrés dépend toutefois de plusieurs facteurs. Outre les technologies de transmission, l'isolation des câbles et le matériau de ballast, la conductivité thermique du sol ainsi que la charge du câble jouent un rôle déterminant. Peter Trüby, professeur en écologie des sols à l'université de Freibourg, a analysé pour le compte des gestionnaires de réseaux de transport et dans le cadre de plusieurs essais sur le terrain la manière dont les émissions de chaleur impactent le sol. Sur le plan de l'écologie des sols, les effets sont d'importance secondaire. Tel est son bilan. Les expériences menées par Peter Trüby réfutent également les inquiétudes quant à des pertes de rendement dans l'agriculture. Actuellement, il accompagne aussi le premier projet pilote de câble enterré à courant alternatif à Raesfeld en Rhénanie du Nord-Westphalie. Suite à l'installation du câble enterré, différentes cultures seront plantées et les résultats analysés. Contrairement aux câbles enterrés à courant alternatif, les câbles enterrés à courant continu se réchauffent beaucoup moins lors de leur exploitation. L'Agence fédérale des réseaux observe là aussi les différentes approches de recherche.

En ce qui concerne le courant triphasé, la réalisation du câblage souterrain est plus compliquée sur le plan technique. Dans ce domaine, le câblage souterrain en restera donc au stade du projet pilote.

En ce qui concerne les nouvelles lignes de transport de courant triphasé à très haute tension, la loi élargit les critères et le nombre de projets pilotes de câblage souterrain afin d’accélérer l’acquisition d’expérience en la matière pour ces lignes également. Le nombre de projets pilotes en matière de courant triphasé (permettant un câblage souterrain partiel), actuellement de quatre, passera à onze au total.

La loi a également porté modification de la programmation des besoins en vertu de la loi sur le développement de la construction de lignes électriques ainsi que de la programmation fédérale des besoins en vertu de la loi de programmation fédérale des besoins compte tenu du plan de développement des réseaux de 2024, tel que confirmé par l'Agence fédérale des réseaux en septembre 2015, et des projets qu'il comporte.

Dans son plan de développement des réseaux, l'Agence fédérale des réseaux a confirmé les lignes impérativement requises au cours des dix prochaines années. Selon ce plan, un total d'environ 5 800 km de nouvelles lignes sera nécessaire à l'horizon 2024, dont environ 3 050 km de mesures dites d'optimisation et de renforcement des lignes existantes. Selon de nouveaux calculs, un total de 6 100 km de nouvelles lignes est nécessaire à l'horizon 2025 (dont 3 050 km nécessitant des mesures dites d'optimisation et de renforcement).

En ce qui concerne l'un des principaux projets, à savoir le SuedOstLink (auparavant la ligne « Gleichstrompassage Süd-Ost »), les points de départ et d'arrivée avaient été modifiés suite à la consultation relative au développement des réseaux. Le résultat de cette consultation a été désormais coulé dans la loi. Le point de départ de la ligne SuedOstLink est ainsi Wolmirstedt et Isar en est le point d'arrivée.

Il est important de savoir qu'au stade de la planification du développement des réseaux, il ne s'agit que de la définition des points de départ et d'arrivée. Le tracé concret de la ligne ne sera fixé que dans le cadre de procédures ultérieures. Dans le cadre de la programmation fédérale des besoins, le législateur fixe les points de départ et d'arrivée des lignes nécessaires sur le plan énergétique.