Bien que la croissance reste positive, elle a ralenti l’an dernier. Des risques majeurs, liés notamment aux tensions commerciales, au Brexit, au pétrole et aux incertitudes géopolitiques, continuent d’exister et de peser sur nos économies. En même temps, la révolution numérique et le changement climatique créent de nouveaux défis pour l’Europe et sa souveraineté. Pour favoriser une croissance durable en Europe, nous devons agir de manière résolue et coordonnée.

Dans ce contexte, nous sommes convenus des points suivants :

  1. Reconnaissant que la politique budgétaire doit, en tout temps, soutenir la politique monétaire, nous voulons mettre en œuvre une stratégie pour la croissance composée des trois piliers suivants : i) poursuite des réformes structurelles, ii) maintien des efforts de réduction de la dette dans les pays lourdement endettés et iii) maintien de l’investissement public et, dans la mesure du possible, augmentation de celui-ci. Nous sommes prêts à réagir à une éventuelle détérioration de l’économie en activant, si nécessaire, les mesures budgétaires pertinentes.
  2. Nous continuerons de travailler conjointement au renforcement de la zone euro, avec pour objectif commun de créer un instrument budgétaire de convergence et de compétitivité de taille adéquate, disposant des ressources définies dans le cadre d’un accord intergouvernemental. Nous continuerons d’examiner la question de la création d’un Fonds européen de stabilisation de l’assurance chômage, pour l’éventualité de graves crises économiques, sans transferts.
  3. Pour que les grandes entreprises et les PME européennes aient accès à des financements adéquats, nous présenterons des propositions communes en vue d’établir une véritable union de l’épargne et de l’investissement de long terme. Nous sommes favorables à la constitution d’un marché bancaire pleinement intégré, en tenant compte des particularités du secteur bancaire européen pour la transposition des Accords de Bâle III.
  4. Nous continuerons de collaborer sur des projets industriels communs :


    Avant la fin de l’année, Bruno Le Maire et Peter Altmaier poseront la première pierre de l’usine pilote de fabrication de batteries pour voitures électriques, sous réserve de l’accord de la Commission européenne. Une première usine ouvrira ensuite en France en 2022, suivie d’une deuxième en Allemagne en 2024.


    Nous sommes convenus de définir une approche commune en matière d’intelligence artificielle qui inclut une infrastructure de données européennes sécurisée et souveraine et l’utilisation de données et d’entrepôts de données dont nous disposons dans différents secteurs.

  5. Sur le fondement de la déclaration commune du 4 juillet 2019 avec la Pologne, nous proposerons à la nouvelle Commission d’adapter prochainement les règles de concurrence et inviterons d’autres États membres à se joindre à cette initiative.
  6. S’agissant des tensions commerciales, nous sommes toujours résolus à soutenir une réponse claire et proportionnée de l’UE, à éviter l’escalade en négociant des solutions justes et équilibrées, et à affirmer les droits européens dans le cadre des règles de l’OMC en cas de sanctions commerciales. Il est essentiel de protéger la souveraineté de la politique commerciale européenne.
  7. La lutte contre le changement climatique est une priorité. Nous sommes déterminés à progresser en matière de finance durable, en particulier s’agissant de la publication d’informations non financières, et à transformer la Banque européenne d’investissement en une Banque européenne pour le climat. Nous soutenons pleinement les travaux sur la stratégie proposée par Ursula von der Leyen, présidente élue de la Commission, pour examiner les mesures envisageables afin d’empêcher les « fuites de carbone » des industries grandes consommatrices d’énergie, notamment la mise en place d’une taxe carbone aux frontières.
  8. Enfin, en application du traité d’Aix-la-Chapelle, les ministres ont mis en place le Conseil franco-allemand d’experts économiques, composé des membres suivants : Agnès Benassy-Quéré, Christian Gollier, Philippe Martin, Xavier Ragot, Katheline Schubert, Marcel Fratzscher, Clemens Fuest, Nicola Fuchs-Schündeln, Christoph M. Schmidt et Isabel Schnabel.