Peter Altmaier, ministre fédéral de l'Économie et de l'Énergie

Peter Altmaier, ministre fédéral de l'Économie et de l'Énergie

© BMWi/Andreas Mertens

En raison de la pandémie de coronavirus, l'économie allemande a connu la plus forte baisse depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le gouvernement fédéral prévoit un recul du produit intérieur brut de 5,8 % en 2020 en chiffres corrigés des prix en raison de la forte baisse lors du premier semestre. Rien qu'au deuxième trimestre, le produit intérieur brut a baissé de 9,7 % par rapport au trimestre précédent. La récession a atteint son paroxysme avant mai, mois lors duquel elle avait déjà toutefois dépassé ce stade. Depuis, les indices mensuels indiquent une nette reprise. En raison du processus de reprise qui se dessine, une augmentation de 4,4 % est attendue pour l'année à venir. Toutefois, le produit intérieur brut devrait atteindre de nouveau son niveau d'avant la crise uniquement au début de l'année 2022.

Dans ses prévisions, le gouvernement fédéral estime qu'il n'est pas nécessaire d'instaurer de nouveau des mesures radicales de restriction des contacts sociaux dans l'espace public pour sauver des vies et assurer une protection sanitaire suffisante comme c'était le cas en mars et en avril. Face à l'augmentation du nombre de cas de Covid-19, des mesures ciblées et régionales suffisent, afin que la reprise économique puisse se poursuivre lors des prochains mois et s'intensifier. Cependant, en raison de la situation dans certains des pays qui sont des partenaires commerciaux majeurs pour l'Allemagne en ce qui concerne la pandémie, le processus de reprise ne va se poursuivre que lentement et durer encore un certain temps.

Peter Altmaier, ministre fédéral de l'Économie et de l'Énergie, a déclaré :

« J'aimerais exprimer toute ma gratitude, en particulier envers les citoyens allemands, car ils ont agi de manière responsable lors des derniers mois pour endiguer la propagation de la pandémie de coronavirus. Il s'agit maintenant de prendre bien soin de continuer sur la même lancée et de préserver ce que nous avons réussi à faire. Le processus de reprise de l'économie qui a succédé aux mesures de restriction au printemps se poursuit et souligne la force et la résistance des entreprises en Allemagne ainsi que l'engagement de leurs employés. Il montre aussi que le bouclier de protection sans précédent mis en place par le gouvernement fédéral et son plan de relance, qui ont tous deux un volume total de plus d'un billion d'euro, ont eu des effets bénéfiques aussi bien pour les citoyens que pour les entreprises et ont donné l'impulsion pour relancer la croissance de l'économie.

Nous nous attendons à une forte croissance économique pour le troisième trimestre de cette année. Dernièrement, le climat dans les entreprises était de nouveau majoritairement positif et les prévisions commerciales étaient encore meilleures qu'avant la crise du coronavirus. Le marché du travail envoie également des premiers signaux positifs. Ce sont de bonnes nouvelles, mais qui ne doivent pas nous faire oublier que le processus de reprise va encore prendre beaucoup de temps en raison de la propagation mondiale de la pandémie. »

Plus de détails sur les prévisions :

  • Les conséquences de la pandémie de coronavirus ont plongé l'économie mondiale dans une sévère récession qui dépasse l'ampleur de la crise financière de 2008/09. En se basant sur les prévisions de différentes organisations internationales (FMI, OCDE), nous prévoyons un recul de la performance économique de 4,4 % en moyenne pour l'année 2020 et une reprise de 6,2 % pour 2021.
  • En Allemagne, il faut s'attendre à des diminutions de la majorité des composantes du produit intérieur brut. En raison de l'évolution négative des débouchés, les exportations allemandes baissent de 12,1 % en 2020 (2021 : +8,8 %).
  • Les importations reflètent la faiblesse de la demande intérieure et des besoins en produits semi-finis provenant des pays étrangers. Grâce notamment au vaste train de mesures pour soutenir les revenus et la demande, les importations n'ont pas autant diminué que les exportations (-8,1 % en 2020 et +7,5 % en 2021).
  • Pour cette raison, l'excédent de la balance des opérations courantes devrait baisser en 2020 en Allemagne en relation avec le produit intérieur brut nominal et rester en-dessous du niveau de 2019 en 2021.
  • Les investissements dans les biens d'équipement sont étroitement en corrélation avec les industries exportatrices nécessitant beaucoup de capital. En raison de la récession dans les industries manufacturières et l'incertitude croissante en général due à la pandémie, nous prévoyons une chute importante des investissements dans les biens d'équipement en 2020 (-16,5 %). Ils devraient cependant de nouveau croître en 2021 avec une reprise économique progressive (+12,0 %).
  • La demande en ce qui concerne les investissements dans le secteur de la construction s'est révélée être robuste. Elle bénéficie d'une part des taux d'intérêt qui restent faibles et d'autre part d'une augmentation de trésorerie (2020 : +3,8 %). Toutefois, le niveau des prix qui continue d'augmenter et les problèmes de capacités rencontrés par les entreprises devraient freiner la croissance lors de l'année à venir (2021 : +2,4 %).
  • En outre, les dépenses de consommation publiques continuent à venir soutenir la demande en 2020 (+4,8 %). En 2021, celles-ci se poursuivent à un niveau élevé, bien que légèrement plus faible qu'auparavant (-0,4 %). Les dépenses pour la formation de capital public ont également fortement augmenté lors de la période de prévisions et se consolident l'année prochaine (2020 : +12,1 %, 2021 : -4,1 %).
  • Le marché du travail a été confronté à de grandes difficultés entre les mois de mars et de mai. Au cours de l'année, l'emploi devrait diminuer de 380 000 personnes. Les personnes exerçant une activité minime sont particulièrement affectées. En avril, le chômage partiel a augmenté pour atteindre un niveau sans précédent (5,9 millions de personnes) et a ainsi permis d'éviter un grand nombre de licenciements. Le chômage devrait augmenter pour atteindre 5,9 % en moyenne en 2020. Actuellement, une reprise se dessine également sur le marché du travail, et celle-ci devrait se poursuivre au cours de l'année 2021 (moyenne annuelle de l'année 2021 : personnes exerçant une activité professionnelle : +190 000 personnes, chômage -110 000 personnes).

Les indices macroéconomiques des prévisions intermédiaires constituent le fondement des prévisions fiscales qui seront établies du 8 au 10 septembre 2020.

Chiffres clés des prévisions intermédiaires 2020

Utilisation du produit intérieur brut (corrigé des prix)201920202021
Variation en glissement annuel en %
Produit intérieur brut [1]0,6-5,84,4
Dépenses de consommation des ménages [2]1,6-6,94,7
Dépenses de consommation de l’État2,74,8-0,4
Formation brute de capital fixe2,5-3,75,2
- dont biens d'équipement0,5-16,512,0
- constructions3,83,82,4
- autres équipements2,7-1,73,1
Variations des stocks et acquisitions moins cessions d'objets de valeur (impulsions)-0,70,00,0
Demande intérieure1,2-3,63,6
Exportations1,0-12,18,8
Importations2,6-8,17,5
Contributions extérieures (impulsions) [3]-0,6-2,30,9
Dépenses de consommation des ménages [2]1,30,51,2
Population active (au niveau national)45,344,945,1
Chômeurs (Agence fédérale pour l’emploi)2,272,692,58

[1] La croissance corrigée des effets calendaires s'élève à -6,1 % en 2020 et le taux intra-annuel à -4,9 % ;
[2] Y compris les organisations à but non lucratif ;
[3] Variation absolue des contributions extérieures en pourcentage du PIB de l'année précédente (= contribution au taux de croissance du PIB)