La Commission européenne a adopté aujourd'hui l'acte délégué complémentaire sur l'inclusion de l'énergie nucléaire et du gaz naturel dans la taxonomie des activités économiques durables. Cet acte prévoit de classer comme durables les investissements effectués dans des activités des secteurs de l'énergie nucléaire et du gaz naturel et de profiter ainsi d'avantages financiers. La Commission rejette la critique émise par les États membres et la plateforme sur la finance durable et soutient que l'inclusion de l'énergie nucléaire et du gaz naturel est essentielle pour la décarbonisation, notamment pour la sortie du charbon et dans le but d'atteindre la neutralité climatique. La taxonomie sert bien plus à déterminer si une activité économique doit être classée comme durable sur le plan écologique. Cela doit être garanti indépendamment de questions relatives à la sécurité énergétique et à la politique énergétique nationale.

Le ministre fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat Robert Habeck a déclaré à ce propos : « Nous avons clairement souligné à diverses reprises que nous considérons l'inclusion de l'énergie nucléaire dans la taxonomie comme une erreur. L'énergie nucléaire est risquée et coûteuse. De nouveaux concepts de réacteurs tels que des mini-réacteurs apportent également des problèmes similaires et ne peuvent pas être classés comme durables. Tout cela va à l'encontre du bon concept de la taxonomie et s'oppose à ses objectifs. »

La ministre fédérale de l'Environnement et de la Protection des Consommateurs Steffi Lemke s'est également montrée critique : « Comme toute une série d'autres États membres, le gouvernement fédéral refuse clairement l'inclusion de l'énergie nucléaire dans la taxonomie. L'énergie nucléaire n'est pas durable, entraîne d'immenses risques, est coûteuse et les processus de planification et de développement sont beaucoup trop longs pour qu'ils puissent apporter une contribution à l'objectif de la neutralité climatique. Désigner l'énergie nucléaire comme durable entre en contradiction avec la compréhension de la durabilité qu'ont les consommateurs en Allemagne et dans d'autres États membres européens. »

Les ministres Robert Habeck et Steffi Lemke ont en outre expliqué que le gouvernement fédéral va maintenant examiner la manière de traiter la décision de la Commission européenne. Ils avaient déjà clairement annoncé en janvier que l'Allemagne devrait, selon eux, refuser l'acte délégué complémentaire, s'il restait inchangé à de nombreux points. Robert Habeck a ajouté à ce sujet : « Nous ne voyons pas les modifications pourtant nécessaires à nos yeux. »

Steffi Lemke a complété : « Je considère l'acte délégué, tel qu'il est sous sa forme actuelle, comme une grande erreur qui endommage fortement l'ensemble de la taxonomie et pourrait mettre en danger nos objectifs climatiques. Nous avons besoin d'une norme de durabilité pour les marchés financiers qui empêche efficacement l'écoblanchiment et dirige les investissements nécessaires là où nous en avons besoin si rapidement : dans le développement rapide des énergies renouvelables et une transition énergétique durable. Chaque milliard versé dans l'énergie nucléaire de par la décision de la Commission fait alors défaut. Nous allons donc aussi nous engager à ce que la norme relative aux obligations vertes européennes, qui fait actuellement l'objet de négociations à l'échelle européenne, exclue l'énergie nucléaire. »

Informations complémentaires et suite de la procédure :
vous trouverez la prise de position du gouvernement fédéral sur l'acte délégué de la Commission européenne ici.
Vous trouverez la liste des questions fréquemment posées ici.