Courbe de croissance avec un stylo symbolise la situation économique ; source : iStockphoto.com/blackred

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  • L'industrie a pu de nouveau augmenter sa production au début du troisième trimestre.1 Les difficultés d'approvisionnement actuelles vont cependant continuer de freiner la conjoncture industrielle au cours des prochains mois. La dynamique conjoncturelle reste toutefois positive. Le nombre de nouvelles infections de nouveau élevé assombrit certes aussi les perspectives dans les secteurs des services, mais l'évaluation réelle de la situation s'est toutefois améliorée. Une normalisation de la croissance est attendue au quatrième trimestre.
  • La production dans l'industrie a augmenté de 1,3 % en juillet par rapport au mois précédent. Les secteurs de la construction mécanique et de l'industrie automobile, qui ont été dernièrement freinés par des pénuries de semi-conducteurs, ont pu augmenter leur production.Compte tenu de cette expansion ainsi que du nombre de commandes qui reste élevé, les perspectives de la conjoncture industrielle restent relativement positives.
  • En juillet, les chiffres d'affaires du commerce de détail ont diminué.
  • Partant d'un niveau élevé, le taux d'inflation n'a que légèrement progressé entre juillet et août. Depuis le début de l'année, le taux d'inflation est nettement plus élevé que d'habitude en raison de facteurs spéciaux. Après la fin de ces effets spéciaux, le taux d'inflation baissera prévisiblement à partir du début de l'année 2022.
  • La reprise remarquable sur le marché du travail s'est également poursuivie en août. Le chômage a de nouveau nettement diminué après correction des variations saisonnières, et en juillet, le nombre de personnes actives a augmenté particulièrement fortement après correction des variations saisonnières. En juin, le chômage partiel a également diminué, et on peut tabler sur des baisses supplémentaires au cours des prochains mois.
  • Même si l'obligation de signaler une faillite est de nouveau entrée pleinement en vigueur en mai, aucune vague de faillites ne se dessine à l'horizon. Au premier semestre de 2021, les tribunaux municipaux allemands ont enregistré 17,7 % moins de demandes qu'au premier semeste de 2020. Pour juillet et août également, l'Office fédéral des Statistiques ne signale pas d'augmentation des faillittes d'entreprises en se basant sur les déclarations d'insolvabilité. Une hausse au cours des prochains mois ne peut cependant pas être entièrement exclue. Elle devrait cependant, si tel est le cas, être très modérée.
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    [1] Le présent rapport se base sur des données disponibles au 10 septembre 2021. Sauf indications contraires, les chiffres indiqués représentent des taux de variation par rapport à la période précédente et sont établis sur la base de données corrigées de l'influence des prix ainsi que des effets calendaires et des variations saisonnières.

LA DYNAMIQUE POSITIVE DE L'ENSEMBLE DE LA CONJONCTURE SOUTIENT LA REPRISE MALGRÉ DES DIFFICULTÉS

Au début du troisième trimestre, la production industrielle allemande a pu de nouveau augmenter. Les difficultés d'approvisionnement en biens intermédiaires qui persistent devraient également freiner la conjoncture industrielle dans certains secteurs au cours des prochains mois. La croissance se normalise dans les secteurs des services, après que de fortes hausses aient été enregistrées ces derniers mois. Le secteur secondaire a certes vu sa production augmenter en juillet. Les difficultés d'approvisionnement restent toutefois un problème majeur dans certains secteurs. Le nombre de commandes a cependant de nouveau été élevé dans l'industrie qui a enregistré de nettes hausses et présente une demande solide. Parallèlement, les exportations de marchandises allemandes ont progressé en juillet pour le quinzième mois de suite. Les exportateurs allemands se sont certes montrés plus prudents qu'auparavant en août, mais ils sont tout de même restés plutôt optimistes si l'on dresse une comparaison sur le long terme. De plus, la production industrielle internationale et les échanges commerciaux internationaux ont de nouveau augmenté en juin et caractérisent, malgré une dynamique à la baisse, une conjoncture robuste de l’économie mondiale. Des attentes plus prudentes et une incertitude plus élevée due au nombre élevé de nouvelles infections se font atuellement sentir dans le secteur tertiaire. L'évaluation de la situation s'est toutefois améliorée compte tenu de la dynamique conjoncturelle qui persiste depuis les ouvertures en mai. Dans le commerce de détail, les chiffres d'affaires ont diminué en juillet par rapport au mois précédent, ce qui est cependant en grande partie dû au mois de juin marqué par des chiffres d'affaires particulièrement élevés. La reprise s'est poursuivie sur le marché du travail. Le chômage a de nouveau fortement baissé et le chômage partiel a également reculé. On compte actuellement environ 1,6 millions de chômeurs partiels. Dans l'ensemble, une nette hausse de la performance économique a probablement eu lieu au troisième trimestre actuel. Pour le quatrième trimestre, une normalisation de la croissance se profile. Cependant, la diffusion de nouveaux variants du virus et leur impact sur la situation épidémiologique restent un des plus grands facteurs d'insécurité concernant le développement de la relance économique.

LA REPRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE RALENTIT

La reprise de la conjoncture mondiale a été dernièrement légèrement freinée. En juin, la production industrielle mondiale a certes augmenté de 1,0 % par rapport au mois précédent et le volume du commerce mondial a aussi légèrement progressé de 0,5 %, mais les indicateurs de conjoncture se sont détériorés pour le troisième mois de suite. En août, l'indice composite des directeurs d'achat de J. P. Morgan / IHS Markit a diminué de 3,2 points pour atteindre 52,6 points et ne se situe ainsi plus que légèrement au-dessus du seuil de croissance de 50 points. Le climat dans l'industrie s'est un peu moins détérioré malgré la pénurie persistante de produits semi-finis importants, tandis que les prestataires de services se sont exprimés de manière beaucoup plus prudente qu'auparavant, probablement en raison de la propagation accrue du variant Delta du coronavirus dont l'infectiosité est plus élevée. Malgré la dernière dégradation, il semble que la stagnation des performances économiques mondiales se poursuive au troisième trimestre, qui devrait cependant être plus douce qu'attendu jusqu'à présent.

IMPORTANT RECUL DES IMPORTATIONS DE MARCHANDISES; NETTE AUGMENTATION DES IMPORTATIONS DE SERVICES

Le commerce extérieur allemand est moins dynamique. En données corrigées des variations saisonnières et en termes nominaux, en juillet, la valeur des exportations de marchandises a certes légèrement augmenté de 0,5 % par rapport au mois précédent (juin : - 0,5 %). Les importations de marchandises ont diminué de 3,5 % après avoir encore légèrement augmenté en juin. Compte tenu de la forte hausse parallèle des prix des exportations et des importations, l'augmentation nominale des exportations devrait devenir une baisse en chiffres corrigés des prix. Toujours en chiffres corrigés des prix, la diminution des importations devrait être encore plus grande. En juillet, le commerce des services a, à l'inverse, fortement augmenté. C'est surtout en raison du nombre plus élevé de voyages des allemands à l'étranger que les importations de services ont progressé de 9,6 %. Les exportations de services ont même tout juste pu enregistrer une croissance à deux chiffres (+ 11,1 %). Si l'on tient compte de l'ensemble du commerce des marchandises et des services, les exportations ont augmenté de 2,4 % et les importations ont diminué de 0,9 %.

Au niveau national, le ralentissement de la reprise conjoncturelle mondiale ne se reflète que partiellement dans les indicateurs provisoires pour les échanges extérieurs. En juillet, les entrées de commandes en provenance de l'étranger ont fortement augmenté de 8,0 % par rapport au mois précédent. Les chiffres varient toutefois fortement en raison des grandes commandes. En comparaison trimestrielle, les entrées de commandes ont seulement légèrement progressé (+ 0,2 %). En août, les attentes en matière d'exportations établies par l'institut ifo pour les industries manufacturières ont été nettement plus prudentes qu'auparavant mais restent relativement optimistes. Malgré cette trêve, les perspectives pour les échanges extérieurs allemands restent positives dans l'ensemble. La bonne conjoncture sur les marchés importants tels que l'Asie ou des États-Unis donne un solide appui à l'évolution.

CONJONCTURE INDUSTRIELLE : BON DÉPART AU TROISIÈME TRIMESTRE

La production dans le secteur secondaire a augmenté de 1,0 % en juillet par rapport au mois précédent. Ce faisant, la production de l'industrie a progressé de 1,3 %, celle du secteur de la construction a augmenté de 1,1 %.

Comparée sur deux mois, la production dans le secteur secondaire a légèrement diminué de 0,9 % en juin/juillet par rapport à avril/mai. Tandis que pendant cette période, la production dans l'industrie a seulement reculé légèrement de 0,4 %, le secteur de la construction a enregistré un recul plus net de 1,7 %, partant d'un niveau comparativement élevé.

Les entrées de commandes dans les industries manufacturières ont augmenté de 3,4 % en juillet par rapport au mois précédent. Comparées sur deux mois, les entrées de commandes ont nettement progressé de 4,6 % en juin/juillet par rapport à avril/mai. Sans tenir compte des commandes importantes, le volume des commandes a cependant légèrement baissé de 0,2 %.

Dans l'ensemble, les entrées de commandes ont fortement progressé de nouveau après la forte hausse en juin. Cela est dû à une forte demande extérieure (+ 8,0 %), en particulier en provenance des pays hors zone euro (+ 15,7 %). La demande intérieure qui avait encore entraîné une hausse des commandes le mois précédent, a cependant diminué (- 2,5 %), mais reste toutefois encore à un niveau élevé. Dans l'ensemble, les commandes ont été marquées par une forte croissance dans la construction mécanique, la production de produits pharmaceutiques ainsi que de commandes importantes dans le reste du secteur de la construction automobile. Les nouvelles commandes dans le secteur important de la construction mécanique ont constamment augmenté depuis décembre 2020 et ont progressé de presque 15 % depuis le début de l'année.

Après avoir diminué au deuxième trimestre, la production industrielle a été plus florissante au début du troisième trimestre. Le secteur important que représentent les véhicules et les composants automobiles a vu sa production augmenter de 1,9 % en juillet. Le secteur de la construction mécanique tout aussi important a enregistré une augmentation de 6,9 %. Les difficultés d'approvisionnement en semi-conducteurs, qui ont freiné la production ces derniers temps, devraient toutefois se poursuivre. La production dans le secteur de la construction continue à afficher un niveau très élevé. Les perspectives de la conjoncture industrielle demeurent cependant dans l'ensemble relativement positives compte tenu d'une demande qui reste élevée et d'une production plus forte même si les attentes commerciales ne sont plus tout aussi optimistes en raison de la recrudescence du nombre de nouvelles infections.

COMMERCE DE DÉTAIL : ATTENTES REVUES À LA BAISSE

Dernièrement, les chiffres d'affaires du commerce de détail à l'exception des véhicules automobiles ont chuté. Après avoir augmenté respectivement d'environ 4,5 % en mai et en juin, ils ont diminué de nouveau d'environ 5 % en juillet. L'augmentation du nombre de nouvelles infections entraîne actuellement une plus grande incertitude tant du côté des consommateurs que de celui des producteurs. Après une forte reprise en mai et en juin, le commerce de détail de textiles, vêtements et chaussures a chuté d'environ 10 % en juillet 2021. Les chiffres d'affaires des ventes par correspondance et par internet ont reculé de 11,9 % suite à la reprise dans le commerce de détail, bien qu'ils restent cependant encore largement supérieurs à leur niveau d'avant la crise (+ 21 %). Par contre, une nette hausse (+ 3,1 %) a de nouveau été enregistrée en août pour les nouvelles immatriculations de véhicules.

En août, les attentes commerciales établies par l'institut ifo dans le commerce de détail ont été encore nettement plus pessimistes qu'elles ne l'étaient déjà en juillet. L'étude GfK du climat de la consommation présente également une légère dépréciation pour septembre. Les raisons en sont la nouvelle augmentation du nombre d'infections et l'incertitude des consommateurs associée.

En août, le niveau des prix à la consommation est resté stable ( ± 0,0 %) par rapport au mois précédent. Une augmentation de 0,9 % avait été enregistrée en juillet, surtout en raison des prix de l'énergie plus élevés. Le taux d'inflation, soit l'évolution du niveau des prix par rapport à l'année précédente, a légèrement augmenté de 0,1 points de pourcentage pour passer à 3,9 % en août. Avant cela, le taux avait fortement progressé de 1,5 points de pourcentage en juillet. Ce niveau élevé enregistré depuis le milieu de l'année s'explique par un effet de base en raison de la réduction temporaire des taux du chiffre d'affaires l'année précédente. Les prix à la consommation actuels aux taux de TVA « normaux » sont comparés aux prix lorsqu'ils étaient temporairement réduits. Au début de l'année déjà, d'autres effets spéciaux tels que la reprise des prix à l'importation et des coûts des matières premières ainsi que l'introduction de la tarification du carbone ont nettement fait augmenter le taux d'inflation. Sans ces effets spéciaux, l'augmentation devrait de nouveau ralentir vers la fin de l'année en cours et le début de l'année prochaine. L'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) a également légèrement augmenté en août pour atteindre + 2,8 % (juillet : + 2,7 %). Le prix de l'énergie a fortement grimpé de 12,6 % en glissement annuel (juillet : + 11,6 %). Actuellement, les développements sur les marchés des matières premières laissent présager une baisse du prix du pétrole sur le moyen terme.

LA REPRISE NOTABLE SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL SE POURSUIT

La reprise remarquable sur le marché du travail se poursuit également en août et les perspectives sont aussi positives pour les prochains mois. Suite aux assouplissements notamment dans l'hôtellerie et la restauration, le commerce et les services, le chômage et le sous-emploi ont de nouveau fortement diminué respectivement de 53 000 et de 38 000 personnes en août en données corrigées des variations saisonnières. Le chômage augmente généralement pendant les mois estivaux en raison des effets saisonniers. En chiffres non corrigés, le chômage a toutefois reculé de 12 000 personnes et s'élève à 2,58 millions de personnes. 377 000 personnes de moins étaient inscrites au chômage par rapport à l'année précédente. Le nombre de personnes actives a également évolué de manière inhabituellement positive. En juillet, il a progressé de 100 000 personnes en données corrigées des variations saisonnières.

Selon les chiffres non corrigés, l'Allemagne comptait 45 millions de personnes actives, soit 288 000 personnes de plus que l'année précédente. En juin, le nombre d’emplois soumis aux cotisations de sécurité sociale a fortement augmenté (+ 79 000 par rapport à mai) et le chômage partiel a continué de diminuer pour atteindre désormais 1,6 millions de personnes (estimations de l’Agence fédérale pour l’emploi pour juin). Le nombre de personnes au chômage partiel devrait de nouveau nettement diminuer en juillet. La demande en main-d'œuvre reste forte. Les indicateurs provisoires de l'institut ifo et de l'Institut de recherche sur l'emploi et les professions (IAB) ont de nouveau augmenté en août et se situent encore à un niveau très élevé, tout comme le nombre d'emplois vacants enregistrés. La relance sur le marché du travail devrait donc se poursuivre au cours des prochains mois.

PAS DE VAGUE DE FAILLITES

Au premier semestre de 2021, les tribunaux municipaux allemandes ont enregistré 17,7 % moins de demandes qu'au premier semestre de 2020. Sur la base du dépôt des déclarations d'insolvabilité, l'Office fédéral de la Statistique a annoncé un recul des procédures collectives en juillet et en août de respectivement 0,1 % et 19,3 % par rapport au mois précédent. La situation en matière de faillites reste donc principalement calme, seul le premier trimestre avait connu une légère hausse momentanée du nombre de faillites en raison du raccourcissement de la période d'annulation des dettes restantes. Certes, on ne peut pas exclure une légère augmentation du nombre d'entreprises déclarant faillite au cours de l'année, mais celle-ci sera si jamais, très modérée.