Aujourd'hui, le plus grand télescope spatial jamais construit a été lancé dans l'espace depuis le centre spatial européen de Kourou (Guyane). Le télescope James Webb Space Telescope (JWST) se trouvait à bord d'un lanceur européen du type Ariane-5-ECA. Des entreprises et des établissements de recherche allemands ont participé activement au développement de deux des quatre instruments du télescope. Les travaux ont été soutenus par des fonds du ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat à hauteur d'un total de presque 117 millions d'euros.

Robert Habeck, ministre fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat, a déclaré à ce sujet : « Aujourd'hui, la navigation spatiale internationale écrit une page de l'histoire. James Webb va jeter un regard en arrière dans l'histoire de notre univers et nous aidera à comprendre comment il s'est formé. Le télescope nous montre aussi ce dont nous sommes capables en tant qu'êtres humains lorsque de grands objectifs s'unissent à l'art de l'ingénierie et à la coopération internationale. C'est justement cet esprit et cette force d'innovation dont nous avons besoin afin de relever les grands défis auxquels nous sommes confrontés. »

Le James Webb Space Telescope est considéré comme le successeur scientifique du télescope spatial Hubble de la NASA. Il est issu d'une coopération entre l'Agence spatiale américaine (NASA), l'Agence spatiale canadienne (CSA) et l'Agence spatiale européenne (ASE). L'Agence aérospatiale allemande au sein du Centre aérospatial allemand (DLR) coordonne, à la demande du ministère fédéral de l'Économie et de la Protection du Climat, les contributions allemandes à l'ASE. L'ASE participe à la mission avec un budget de plus de 500 millions d'euros.

James Webb met le cap sur le point Lagrange 2 qui se trouve à une distance d'environ 1,5 millions de kilomètres de la terre. À partir de cette orbite, le télescope doit aider à approfondir nos connaissances sur la formation des premières galaxies après le big bang d'il y a environ 13,8 milliards d'années. Le télescope dispose de quatre instruments et d'un miroir primaire replié d'un diamètre de 6,5 mètres. Il permet de capter le rayonnement thermique des premières galaxies. Le télescope observera par ailleurs la formation d'étoiles et de systèmes planétaires à partir des disques protoplanétaires, soit des disques circumstellaires constitués de gaz et de poussières. En outre, il doit chercher des exoplanètes similaires à la terre et étudier leur atmosphère.

Deux instruments sur les quatre instruments du télescope spatial James Webb ont été construits pour une grande partie avec la participation de l'Allemagne. L'instrument NIRSpec (Near Infrared Spectrograph) fonctionne à la bande spectrale dans le proche infrarouge de 0,6 à 5 micromètres et a été construit par Airbus à Ottobrunn et à Friedrichshafen pour le compte de l'ASE. NIRSpec doit avant tout capter le rayonnement émis par les premières galaxies qui se sont formées dans l'univers dans la période des 200 millions premières années suivant le big bang. L'instrument MIRI (Mid Infrared Instrument) a été construit conjointement par l'ASE et la NASA et travaille dans la bande spectrale de l'infrarouge moyen de 5 à 28 micromètres.

L'Agence aérospatiale allemande au sein du Centre aérospatial allemand (DLR) coordonne les contributions allemandes versées à l'Agence spatiale européenne ASE. Dans le contexte du projet James Webb, il s'agit d'un montant de 106,5 millions d'euros. Dix millions d'euros supplémentaires destinés à l'instrument MIRI proviennent du programme national de l'espace et de l'innovation. D'autres entreprises telles qu'Airbus, ArianeGroup, Hensoldt Optronics, IABG mbH, l'Institut Max-Planck pour l'astronomie et l'université de Cologne ont apporté des contributions à la mission.

Pour en savoir plus: www.dlr.de/GermanSpaceAgency