Malgré de grands défis, le ministre fédéral Robert Habeck perçoit de bons progrès réalisés dans le renouvellement de l’approvisionnement énergétique et le renouvellement de la création de valeur industrielle. Un rapport d’atelier présenté aujourd’hui par le ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat (BMWK) le montre. Ce rapport synthétise les objectifs, l’état actuel et les prochaines étapes de la transformation.

« Parallèlement à la lutte contre les crises, nous avons posé depuis l’année dernière des bases essentielles afin de renouveler notre prospérité, et de manière climatiquement neutre. Nous voyons déjà des progrès : dans le développement de l’énergie solaire et éolienne, nous avons passé le creux de la vague et la situation s’est redressée. Nous avons posé de nombreux jalons afin d’accélérer les procédures et nous avons amélioré les conditions d’investissement. Beaucoup d’entreprises sont aussi actives et investissent dans des technologies climatiquement neutres. Et la loi américaine sur la réduction de l’inflation (US Inflation Reduction Act) montre que nous n’avons pas de temps à perdre. Renforcer les énergies renouvelables, augmenter l'efficacité énergétique, mettre en place une industrie respectueuse du climat, voici les objectifs que nous souhaitons atteindre en Europe, afin de garantir la compétitivité et les emplois aussi à l’avenir », a déclaré Robert Habeck.

Il a souligné : « Ce n’est pas une période facile et même une période d’insécurité : le retour de la guerre en Europe, les changements globaux, la crise climatique. Et malgré tout, ou peut-être justement pour cette raison, il existe une grande volonté aussi au sein de la société et un grand besoin de prendre les choses en main et de changer les choses, là où cela est possible. Durant la crise énergétique, les gens ont limité leurs besoins afin d’économiser de l’énergie et de renforcer l’indépendance. Des milliers de pompes à chaleur sont installées, des fenêtres et portes sont échangées, des maisons sont assainies sur le plan énergétique et des panneaux solaires sont vissés sur les toits ou installés sur les balcons. Bien entendu, il reste encore beaucoup à faire, les défis à relever sont grands. Mais nous sommes tout de même à l’aube d’une dynamique sociétale. Nous avons réussi le premier pas vers le renouvellement. En tant que pays, nous pouvons dire en toute confiance : en 2022, l’Allemagne a montré ce sont elle est capable quand elle en a la volonté et qu’elle doit agir. Cela nous rend confiants. En tant que pays, nous avons l’opportunité de prendre ensemble un nouvel élan. »

Le ministre a poursuivi : « Il s’agit plus concrètement de supprimer les barrières qui freinent une création de valeur durable et l’approvisionnement énergétique, de renforcer et d’encourager les innovations et les investissements. Sur le plan politique, il est de notre responsabilité en tant que gouvernement fédéral de donner un cadre contraignant et une orientation fiable. Afin de rendre ce cadre vivant, nous devons mobiliser toutes nos forces, celles de l’État fédéral, des länder fédéraux, des communes, des entreprises, des associations, des syndicats, des organisations de la société civile et aussi des citoyens eux-mêmes. »

Le rapport d’atelier s’intitule « Régénérer la prospérité de manière climatiquement neutre. » Il décrit les processus multiples lancés par le BMWK. Ils s’orientent en fonction de l’objectif clair de la neutralité climatique d’ici 2045. Ils sont harmonisés entre eux : augmentation des capacités de production des énergies renouvelables, augmentation des capacités de transport et garantie de la stabilité du système dans le secteur de l’électricité, développement d’une infrastructure de l’hydrogène, décarbonisation de l’industrie, transition thermique, augmentation de l’efficacité et renforcement d’économies. Le travail du BMWK est axé sur une double hélice composée du renouvellement de notre approvisionnement énergétique et du renouvellement de notre création de valeur industrielle dans des petites, moyennes et grandes entreprises. Ce sont des axes indissociablement liés.
Afin de promouvoir le renouvellement, des étapes concrètes sont prévues dans tous les secteurs. Quelques-uns des points importants :

Premier axe : Renouvellement du système énergétique

  • À l’occasion d’un sommet sur l’éolien le 22 mars, des lignes directrices doivent être présentées pour une stratégie de l’éolien terrestre. Il en va entre autres de conditions de financement améliorées pour les installations non couvertes par la loi sur les énergies renouvelables, de la manière dont mettre à disposition à court terme davantage de surfaces et de la manière dont aider encore plus efficacement les communes dans la planificationet la réalisation rapides de projets éoliens.

  • Un sommet sur le solaire est déjà prévu vendredi. Les travaux doivent aboutir sur un pacte solaire. L’objectif consiste à trouver des surfaces supplémentaires pour des installations photovoltaïques en facilitant par exemple la construction dans des zones commerciales et industrielles, à établir un nouveau modèle plus simple et plus attractif pour l’autoconsommation collective et à simplifier l’installation de panneaux solaires sur les balcons. Les obligations en matière de déclaration doivent également être simplifées.

  • D’ici l’été, une « stratégie portant sur les centrales électriques » sera établie. Il existe un besoin de modernisation et de construction d’une puissance réglable de 17 à 25 GW d’ici 2030. Les centrales électriques doivent être en mesure d’utiliser de l’hydrogène.

  • Du côté de la transition thermique, tout est mis en oeuvre pour réaliser des progrès. Actuellement, plus de 80 % de la demande de chaleur est couverte par la combustion de sources énergétiques fossiles. Afin d’atteindre la neutralité climatique, le secteur du chauffage doit donc être profondément transformé en l’espace de deux décennies. En 2022, la coalition gouvernementale a avancé, par résolution, la révision de la loi sur les économies d'énergie dans les bâtiments concernant entre autres le chauffage climatiquement neutre. À compter de 2024, chaque nouvelle installation de chauffage doit être alimentée par au moins 65 % d'énergies renouvelables. Il y aura cependant de nombreuses dérogations, solutions et délais provisoires afin de s’adapter aux exigences pratiques.

  • Parallèlement, une aide sociale doit être mise en place afin que les ménages à faible et moyen revenu puissent également se permettre cette transformation. Cela créera un programme de plusieurs milliards d’euros et sera en même temps une première dans l’histoire des aides soutenant le climat, étant donné que l’aide doit s’orienter selon le revenu.

  • En tant que jumelle de la loi sur les économies d'énergie dans les bâtiments, une loi de planification de la chaleur doit faire avancer le développement du réseau de chaleur. Le développement du réseau de chaleur reste également à l’avenir l’une des tâches des communes. Mais une nouvelle loi doit permettre d’ancrer sur l’ensemble du territoire fédéral la planification de chaleur communale et créer ainsi un instrument de coordination central pour une utilisation de la chaleur locale et efficace et des décisions d’investissement et de planification stratégiques pour un approvisionnement en chaleur climatiquement neutre sur place.

  • Afin de promouvoir la production de l’hydrogène et le développement de l’infratructure nécessaire, une loi d’accélération de l’hydrogène est prévue cette année. Par ailleurs, une stratégie d’importation de l’hydrogène est mise en place afin de lier ensemble les différents éléments.

Deuxième axe : Renouvellement de la création de valeur industrielle

  • Le BMWK élabore une stratégie industrielle avec pour objectif de renforcer la compétitivité de l’industrie, de régénérer la prospérité et la participation à la prospérité et de lui donner une base climatiquement neutre.

  • Les contrats sur la protection du climat sont un élément central de la décarbonisation de l’industrie afin que les processus de production puissent passer à une production verte. Des aides doivent être versées pour les surcoûts engendrés par le passage des entreprises à la production verte et de leurs installations industrielles conventionnelles à un fonctionnement respectueux du climat. L’industrie caractérisée par les PME doit également bénéficier de cet instrument. Un montant de plusieurs dizaines de milliards d’euros est prévu à cet effet.

  • Les petites et moyennes entreprises sont aussi au centre des efforts dans la transformation. Un exemple : les aides versées aux petites entreprises pour que leurs installations de production passent des sources énergétiques fossiles à l’électricité sont étendues et élargies à 100 millions d’euros supplémentaires d’ici 2025.

  • Par ailleurs, le BMWK élabore un modèle échelonné pour un prix de l’électricité industriel. Il doit faciliter l’accès de l’industrie à une électricité bon marché issue des énergies renouvelables. Pour cela, les aides accordées pour les énergies renouvelables et pour différents segments doivent passer aux contrats carbone pour la différence (CCfD). Le prix atteint lors des appels d’offres est répercuté sur l’industrie. Étant donné que ce modèle ne fonctionne qu’avec de nouvelles installations couvertes par des contrats carbone pour la différence, ce prix de l’électricité de décarbonisation n’aura un effet qu’à moyen terme. Dans le cadre du modèle échelonné, des possibilités de soutien de contrats directs entre les consommateurs industriels et les installations d’énergies renouvelables (PPA) sont examinées.

  • Par ailleurs, le BMWK entend renforcer les capacités de production pour promouvoir la transition énergétique. En principe : pour toutes les technologies stimulant la transition énergétique, les capacités de production devraient être multipliées par trois ou quatre afin de couvrir le besoin croissant en Allemagne et en Europe. Afin de renforcer notre souveraineté stratégique, ce besoin doit être couvert par une multitude de sources et au moins en grande partie aussi par la production européenne. L’Allemagne et l’Europe sont en train de développer leurs propres capacités de production, que ce soit dans l’électrolyse, la production de cellules de batteries ou d’autres capacités clés. Le BMWK a par ailleurs lancé un processus portant sur les capacités de production industrielles pour la transition énergétique (StiPE) auquel les représentants des branches de la photovoltaїque, de l’éolien et des réseaux électriques le long de la chaîne de création de valeur ont participé. La prochaine étape consiste à élaborer une proposition en faveur d’un fonds de transformation d’ici l’été 2023 qui soutient les investissements dans la décarbonisation de processus de production industriels à travers du capital propre et hybride. En outre, l’instrument des primes à l’investissement doit être mis à profit pour les technologies de transformation et un instrument d’aide supplémentaire aux frais de fonctionnement doit être élaboré.