G20 Energieministertreffens im indischen Goa

© BMWK / Dominik Butzmann

Les résultats obtenus lors de la rencontre des ministres de l’environnement et du climat des États du G20 dans la ville indienne Chennai présentent un tableau mitigé. Le G20 s’engage clairement en faveur de la mise en oeuvre rapide et complète de l’accord sur la protection de la nature mondiale de Montréal et du nouvel accord sur la protection de la haute mer. Pour la première fois, l’accent est mis sur la protection forestière. Les ministres ont convenu d’une meilleure coopération pour la protection de l’eau et contre la pollution plastique mondiale.

Malgré de multiples phénomènes météorologiques extrêmes dans de nombreuses régions du monde, les ministres du G20 n’ont pas trouvé d’entente claire en matière de protection du climat. Les conséquences catastrophiques de la combustion de matières premières fossiles pour les populations et les écosystèmes terrestres et marins sont certes décrites, mais aucun consensus n’a été trouvé sur la formulation claire des conséquences politiques nécessaires et la volonté d’agir, étant donné que certains pays s’y sont opposés. La conférence climatique de cet automne aux Émirats arabes unis sera décisive.

Steffi Lemke, la ministre fédérale de l'Environnement, a déclaré à ce sujet : « Le fait que les ministres de l’Environnement et du Climat des vingt pays industriels et émergents leaders aient pu s’entendre également en temps de crise sur des décisions importantes en matière de protection des écosystèmes et contre la pollution plastique mondiale et un signal fort. Pour la première fois, le G20 reconnaît l’importance de l’océan comme puits de carbone pour la protection du climat. En tant que G20, nous endossons une responsabilité particulière. Nos États engendrent la plus grande partie des problèmes environnementaux et climatiques mondiaux. Nous avons cependant les possibilités afin de développer des solutions et de changer de cap. Il est juste que les États du G20 promeuvent de manière déterminée la mise en oeuvre des engagements pris en faveur de la protection de la nature et soutiennent aussi un accord international contre la pollution plastique. Nous devons mieux protéger la nature pour qu’elle nous protège à son tour. Les résolutions du G20 contribuent à nous rendre plus résistants contre les sécheresses, les inondations et les incendies forestiers. »

Le secrétaire d’État parlementaire au BMWK, Stefan Wenzel, a déclaré : « Le G20 n’endosse toujours pas le rôle de leader qui est nécessaire afin de mettre en oeuvre l’accord de Paris de manière conséquente et vigoureuse. Ce qui nous reste à faire est clair : le développement des énergies renouvelables doit être triplé. Il convient de simplifier considérablement le financement de tels investissements dans les pays du Sud. L’accès à l’électricité doit être ouvert à tous. Cela sera surtout possible grâce à la construction mondiale supplémentaire de centrales solaires et éoliennes. L’utilisation de matières premières fossiles doit rapidement prendre fin. Entre-temps, plus de quatre-vingt pour cent de tous les investissements pour de nouvelles centrales sont réalisés dans les énergies renouvelables à l’échelle internationale. Ce développement demeure cependant bien trop lent. Nous avons besoin d’une plus grande dynamique dans la transition énergétique mondiale. »

Jennifer Morgan, secrétaire d'État au ministère fédéral des Affaires étrangères et représentante spéciale pour la politique climatique internationale, a déclaré : « Tandis que des incendies font rage dans le monde entier et que les températures battent des records, le G20 en tant que groupe ne parvient malheureusement pas à agir clairement et rapidement comme cela est nécessaire. Cela est bloqué par un petit groupe d’États. Compte tenu de la crise climatique aigüe, il est inacceptable que les plus grands émetteurs internationaux envoient un tel signal. L’Allemagne va continuer de travailler avec ses partenaires afin de réaliser un résultat juste et ambitieux lors de la COP28 de cette année et s’unir avec tous les pays dans cette crise climatique pour accélérer le rythme et la portée des mesures. »

Les pays du G20 jouent un rôle important dans la protection de l’environnement et du climat, étant donné qu’ils représentent environ 85 pour cent de la performance économique, 80 pour cent des émissions mondiales, trois quarts du commerce mondial et deux tiers de la population mondiale.
Les ministres de l’Environnement et du Climat du G20 conviennent d’objectifs clairs pour la protection des écosystèmes. Ils s’engagent en faveur d’une mise en œuvre rapide et complète de l’accord environnemental de Montréal et réaffirment l'objectif de protéger 30 % des surfaces terrestres et maritimes d'ici 30. Par ailleurs, les ministres de l’Environnement et du Climat exhortent à une entrée en vigueur prochaine et à la mise en œuvre effective de l’accord historique de l’ONU sur la protection de la haute mer que les États membres de l’ONU ont décidé en mars 2023. Le G20 s’engage par ailleurs à prendre des mesures contre la pollution de l’environnement causée par le plastique, les produits chimiques et les déchets et prépare ainsi le terrain de la 5e conférence internationale sur la gestion des produits chimiques qui se tiendra en septembre à Bonn.

La ministre fédérale de l’Environnement Steffi Lemke avait auparavant annoncé une coopération germano-indienne en matière de protection forestière dans le cadre de laquelle le gouvernement fédéral promeut un projet indien portant sur la restauration des forêts dans quatre États fédéraux à l’aide de fonds issus de l’Initiative internationale de protection du climat d’un montant de 17,5 millions d’euros.
Concernant la protection du climat, les résultats obtenus sont encore inférieurs au niveau nécessaire permettant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. Outre le fait de reconnaitre clairement l’urgence dans la crise climatique, les pays du 20 auraient dû se positionner clairement en faveur de la sortie des énergies fossiles et de la production d’électricité à partir du charbon ainsi que d’un triplement des capacités d’énergies renouvelables internationales à plus de 11 térawatts et du doublement de l’efficacité énergétique d’ici 2030. Le G20 n’a pas été capable de confirmer la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 43 pour cent d’ici 2030 et de 60 pour cent d’ici 2035 par rapport à 2019, comme jugée nécessaire par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Ils étaient en désaccord quant à la nécessité d’atteindre à cet égard le point culminant des émissions mondiales d’ici 2025.

Pour beaucoup d’autres questions relevant de la protection internationale du climat, telles que l’adaptation au changement climatique, le financement international du climat ou le bilan international de la réduction des émissions conformément à l’accord de Paris, seuls des accords basés sur des décisions antérieures ont été possibles. Le président désigné de la COP28, Sultan Al-Jaber, a lui aussi invité instamment le G20 à endosser un rôle de leader dans la correction nécessaire de la trajectoire pour une évolution juste et climatiquement neutre.

C’est la première fois que l’Inde occupe la présidence du G20 et utilise le slogan « One Earth, One Family, One Future ». La rencontre des ministres de l’Environnement et du Climat du G20 a eu lieu le 28 juillet 2023 à Chennai, en Inde. Elle constitue une base importante pour le sommet du G20 des chefs d’État et de gouvernement qui se tient à New-Delhi en septembre dont le résultat le plus important prévu est un « Green Development Pact for a Sustainable Future ».

Dans le contexte de la guerre d’agression russe qui sévit toujours contre l’Ukraine, une déclaration commune de tous les ministres de l’Environnement et de la Protection du Climat du G20, parmi lesquels figure également le ministre de l’Environnement russe, n’a pas pu être concrétisée. La présidence indienne a donc adopté le projet négocié de la déclaration finale sous forme d’un résumé du président, incluant certains points pour lesquels aucun accord n’a été trouvé.