Lors de leur rencontre qui s'est tenue aujourd'hui à Bruxelles, les ministres de l'Énergie de l’UE se sont entendus à poursuivre des mesures coordonnées afin de réduire la demande de gaz. Il leur a été recommandé de poursuivre les efforts des deux dernières années en matière d’économies de gaz afin de continuer de renforcer la sécurité d’approvisionnement. Un signal clair est envoyé et montre que l’Europe reste unie au sujet de la sécurité d’approvisionnement. Par ailleurs, les ministres de l’Énergie de l’UE ont mené des consultations sur les préparations en cours en vue de l’hiver à venir.

La rencontre était également axée sur la flexibilisation comme instrument central de la transition énergétique. Dans le système électrique de l’avenir, la flexibilité de la demande et le stockage joueront un rôle essentiel afin de coordonner la demande et la production d’électricité à base d’énergies renouvelables et de réduire la nécessité de la production fossile.

Le secrétaire d'État Sven Giegold a déclaré à ce propos : « Afin de mettre pleinement en exergue le potentiel des énergies renouvelables, nous avons besoin d’une stratégie de flexibilisation européenne. L’Europe nécessite davantage d’infrastructures de transport transfrontalières, d’infrastructures de réseau de distribution modernisées et d’incitations en faveur d’une demande d’électricité flexible à travers des tarifs d’électricité et des règles de redevances dynamiques. Un système énergétique flexible : voilà la clé pour des prix de l’électricité compétitifs et abordables basés sur les énergies renouvelables. Si nous parvenons à décaler la consommation des 500 à 1000 heures les plus chères à des heures très ensoleillées et venteuses, les prix de l’électricité peuvent devenir vraiment avantageux pour les entreprises et les consommateurs. Nous y avons encore trop peu travaillé jusqu’à présent. Le gouvernement fédéral soutient les initiatives de flexibilisation venant de Bruxelles et va également promouvoir de manière stratégique la flexibilisation à l’échelle nationale. »

Le matin de la rencontre, les ministres de l’Énergie de « l’Alliance des énergies renouvelables », à laquelle font partie le ministre fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat et les ministres de l’Énergie de 10 autres États membres, ont adopté un communiqué conjoint en marge du Conseil de l’Énergie.

  1. L’Alliance souligne l’importance des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique pour la décarbonation et la compétitivité de l’Europe. L’évaluation d’impact de la Commission européenne sur les pistes permettant d’atteindre l’objectif climatique d’ici 2040 montre que les énergies renouvelables vont représenter jusqu’à trois quarts de la consommation finale brute d’énergie et 90 % de la consommation d’électricité de l’UE en 2040.
  2. L’Alliance salue l’annonce de la Commission européenne de développer un cadre politique pour la période postérieure à 2030. Un cadre juridique clair et fiable à l’échelle européenne dans le secteur de l’énergie jusqu’à 2040 est nécessaire pour la sécurité des investissements afin de promouvoir le développement des énergies renouvelables et des réseaux à la vitesse nécessaire. L’Alliance entend de développer des idées communes à ce sujet.
  3. L’Alliance souligne l’importance d’investissements dans les infrastructures, d’une flexibilité de la demande et de stockage afin d’adapter le système d’électricité européen à la part élevée d’énergies renouvelables.

L’Espagne a adhéré aujourd’hui à l’Alliance des énergies renouvelables après avoir endossé un rôle neutre pendant sa présidence du Conseil. Cela a été salué par l’ensemble des États comme un signal politique important.

Les ministres de l’Énergie se sont par ailleurs entretenus avec des représentants de l’industrie solaire sur des mesures de pérennisation et de développement éventuel de l’industrie solaire européenne. La dépendance de l’Europe vis-à-vis des importations chinoises est énorme dans le développement d’installations photovoltaïques. L’année dernière, 56 GW ont été installés dans l’UE. À l’avenir, l’UE a besoin de 80 à 90 GW d’énergie solaire PV par an et dispose actuellement seulement d’un peu plus de 4 GW de capacités de production dans le secteur des modules PV. Les capacités de production européennes sont beaucoup plus faibles le long de la chaîne de création de valeur de lingots et de wafers ainsi que de cellules.

Le secrétaire d'État Sven Giegold a déclaré à ce propos : « Dans un avenir proche, nous allons devoir poursuivre nos efforts communs également au niveau européen afin de renforcer l’industrie solaire de l’UE à travers des mesures ciblées. Les barrières commerciales ne sont pas la bonne voie. Cela augmenterait le prix du développement PV et le ralentirait et menacerait la transition énergétique. Le gouvernement fédéral propose des appels d’offres de résilience européens complétant les appels d’offres nationaux et renforçant l’économie solaire européenne. »
Par ailleurs, l’Allemagne et la France ont convenu lors du Conseil de l’Énergie d’une coopération renforcée dans le secteur de la flexibilisation.

Le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie Roland Lescure, et le secrétaire d’État du ministère fédéral de l’Économie et de la Protection du Climat Sven Giegold ont déclaré :

« La flexibilité est la clé pour assurer la sécurité d’approvisionnement et optimiser le fonctionnement du système électrique tout en réduisant les prix de l’électricité et en renforçant la compétitivité de l’Europe. »

L’Allemagne et la France se sont entendues à travailler ensemble sur certains éléments de leur politique de flexibilité, incluant aussi les réactions du côté de la demande, les accumulateurs et les capacités de production dispatchables ainsi que les infrastructures de réseau, tout en veillant à ce qu’ils restent alignés sur notre objectif de neutralité climatique.