Wachstumskurve mit Kugelschreiber symbolisiert die wirtschaftliche Lage.

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  • La situation économique au début de l’été est toujours marquée par de fortes incertitudes et des données hétérogènes. Alors que l’environnement économique extérieur reste morose pour le moment, des premiers indicateurs économiques intérieurs laissent entrevoir une stabilisation conjoncturelle. Le développement économique devrait encore rester très mitigé au deuxième trimestre.

  • Les dernières données relatives aux indicateurs conjoncturels, notamment les entrées de commandes et la production industrielle, indiquent une dynamique conjoncturelle modérée, après le fort ralentissement observé à la fin du premier trimestre. Malgré la morosité des entreprises, la récente stabilisation de la demande laisse présager une reprise progressive de la conjoncture industrielle au cours des prochains mois.

  • Les chiffres d’affaires du commerce de détail (hors véhicules automobiles) ont légèrement augmenté en mai par rapport au mois précédent, pour la deuxième fois consécutive. Les ménages restent toutefois inquiets. Au cours des mois à venir, leur consommation ne devrait pas donner d’impulsion majeure à la croissance en termes réels.

  • La hausse des prix à la consommation s’est quelque peu accélérée en juin pour atteindre 6,4 % (mai : 6,1 %). Le taux d’inflation sous-jacente a également augmenté de 0,4 point de pourcentage, à 5,8 %. La tendance baissière observée depuis mars s’explique toutefois par des effets uniques dus aux mesures d’allègement prises il y a un an avec le ticket à 9 euros et la remise sur le carburant.

  • Le marché du travail a longtemps semblé épargné par la conjoncture difficile, toutefois sa situation s’est nettement dégradée en juin suite au ralentissement économique. Le chômage a continué d’augmenter et la population active a diminué.
    Compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, il ne faut toutefois pas s’attendre à une hausse soudaine du chômage.

  • En avril 2023, le nombre de faillites d’entreprises a bondi de 14,4 % par rapport au même mois de l’année précédente, selon les statistiques officielles. Les indicateurs provisoires actuels montrent une forte hausse pour le mois de juin (IWH Halle : 48,1 %) par rapport à l’année précédente. Selon IWH-Insolvenztrend, le nombre de faillites de sociétés de personnes et de capitaux a atteint son plus haut niveau depuis 2016. Un léger repli est toutefois attendu au cours des mois à venir. L’évolution de la tendance montre une progression continue depuis la mi-2022, mais qui est partie d’un niveau très bas.

  • La baisse des prix sur les marchés mondiaux de l’énergie, le ralentissement de la dynamique inflationniste qui se poursuit, la hausse des accords salariaux et le redressement attendu de l’économie mondiale plaident en faveur d’une reprise conjoncturelle modérée de l’économie allemande cette année.

ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE EN DEMI-TEINTE AU DÉBUT DE L’ÉTÉ

Au début de l’été 2023, l’économie allemande s’inscrit toujours dans un environnement difficile. La situation économique mondiale reste globalement fragile, compte tenu des tensions géopolitiques persistantes et du durcissement de plus en plus perceptible de la politique monétaire de nombreuses banques centrales. La production industrielle montre des premiers signes de stabilisation. Mais la demande mondiale encore faible et les perspectives de débouchés domestiques modérées devraient encore entraver une reprise plus vigoureuse. La valeur ajoutée dans les secteurs à forte consommation d’énergie est encore en recul malgré la baisse des prix de l’énergie, ce qui pourrait être dû en partie à la faiblesse de la demande extérieure.

Bien qu’en baisse, les pertes de pouvoir d’achat liées à l’inflation élevée pèsent toujours sur l’économie allemande et sur la consommation privée. Toutefois, l’augmentation des salaires, associée à l’utilisation de la prime de compensation de l’inflation, réduit sensiblement les pertes de salaires réels et devrait également se faire sentir par la suite dans le commerce de détail et d’autres secteurs de la consommation.


Véritable frein aux investissements, la hausse des taux d’intérêt est un autre facteur qui pèse sur le développement économique. En particulier dans le secteur de la construction, sensible aux taux d’intérêt, cette hausse laisse entrevoir un net recul de la demande.

Du fait de ces défis, l’évolution conjoncturelle devrait être globalement modérée pour le trimestre en cours. L’économie ne devrait redécoller que lorsqu’une véritable reprise économique mondiale se profilera et que le pouvoir d’achat augmentera à nouveau grâce à la baisse de l’inflation et à des conventions collectives plus élevées.

LE COMMERCE MONDIAL TOURNE TOUJOURS AU RALENTI

En avril, la production industrielle mondiale a de nouveau reculé par rapport au mois précédent (-1,4 %) et le commerce mondial a lui aussi accusé une baisse de 1,4 %. Les indicateurs provisoires du commerce mondial envoient pour la plupart des signaux positifs, mais l’Europe devrait moins profiter de la reprise attendue. L’indice RWI/ISL du transbordement de conteneurs a légèrement grimpé de 122,3 à 123,4 points en mai, laissant présager une reprise modérée du commerce mondial (en données corrigées des variations saisonnières). Le transbordement a particulièrement progressé dans les ports chinois. En Europe, l’indice Nordrange a toutefois dévissé par rapport au mois d’avril, passant de 108,4 à 104,1. En juin, le commerce mondial devrait légèrement décoller selon les données sur les mouvements de navires de l’indicateur Kiel-Trade.

Le FMI table sur une croissance moyenne de l’économie mondiale d’environ 3 % par an pour les années à venir, soit une évolution inférieure à la moyenne en comparaison historique. Selon la moyenne actuelle des prévisions de Consensus Economics, l’activité économique dans les principaux pays partenaires commerciaux de l’Allemagne ne devrait progresser que modérément cette année (zone euro : +0,6 %, ÉTATS-UNIS : +1,3 %). En revanche, l’Asie devrait donner des impulsions plus fortes à l’économie mondiale.

PERSPECTIVES MOROSES POUR LE COMMERCE EXTÉRIEUR

En mai, les exportations nominales de marchandises et de services ont reculé de 1,3 % par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières (avril : +1,2 %). En comparaison sur deux mois, moins sujette aux fluctuations, elles ont diminué de 1,5 %. Les exportations de marchandises vers les pays de l’UE et les pays hors UE ont suivi des trajectoires contraires : alors que les livraisons vers l’UE ont baissé de 1,5 %, elles ont augmenté de 1,5 % vers les pays tiers. Le ralentissement conjoncturel aux États-Unis s’est traduit par une baisse des exportations vers ce pays, tandis que la demande en provenance de Chine et du Royaume-Uni a progressé. Les importations nominales de marchandises et de services ont reculé de 0,1 % en mai par rapport à avril 2023, et même de 1,8 % en comparaison sur deux mois. Les livraisons de marchandises en provenance de l’UE ont augmenté de 3,5 %, tandis que celles des autres pays ont légèrement diminué en mai par rapport au mois précédent (-0,3 %).

Du fait de l’évolution plus favorable des importations par rapport aux exportations, l’excédent commercial mensuel s’est quelque peu contracté, passant de 13,5 milliards d’euros en avril à 11,6 milliards en mai.

La baisse des prix de l’énergie et des matières premières ainsi que la diminution des perturbations sur les chaînes d’approvisionnement continuent de se faire sentir sur les prix du commerce extérieur. Les termes de l’échange se sont améliorés de 1 % en mai par rapport au mois précédent, les prix des importations ayant à nouveau diminué plus fortement (-1,4 %) que ceux des exportations (-0,4 %). En termes réels, le recul des exportations en mai devrait donc être un peu plus faible et les importations devraient avoir augmenté.

Les indicateurs provisoires donnent actuellement une image mitigée de l’évolution future des exportations : l’indicateur de confiance de S&P Global est depuis février supérieur au seuil de croissance de 50 points, mais a baissé de 1,7 point en juin pour atteindre une valeur de 52,7. L’ambiance s’est quelque peu assombrie, tant dans l’industrie, plus orientée vers les exportations, que chez les prestataires de services. Les prévisions d’exportation de l’ifo ont également continué à se dégrader en juin avec un solde de 5,6. En mai déjà, l’indicateur était tombé à 1, après un pic intermédiaire en avril. Au deuxième trimestre, les prévisions d’exportation ne sont donc plus que légèrement positives, avec une hausse modérée. L’indicateur Kiel-Trade signale actuellement un léger recul des exportations allemandes (réelles) pour le mois de juin.

POURSUITE DE LA STABILISATION DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE ET NETTE AUGMENTATION DE LA DEMANDE

Selon les informations de l’Office fédéral de la statistique, la production dans le secteur secondaire a baissé de 0,2 % en mai par rapport à avril, après avoir augmenté de 0,3 % en avril. La production industrielle a de nouveau légèrement augmenté de 0,2 % en mai, après la hausse sensible du mois précédent (corrigée à la hausse de +0,1 à +0,5 %). Avec une forte baisse de 7 %, le domaine de l’énergie a constitué un frein. Le secteur de la construction a également enregistré un recul de 0,4 % après la hausse du mois précédent.

Dans les branches économiques de l’industrie, l’évolution a été contrastée en mai. Les secteurs importants des véhicules et des composants automobiles ont affiché une hausse de 4,9 %, tandis que la construction mécanique a perdu 0,5 %. La fabrication de produits pharmaceutiques a particulièrement dégringolé (-13,1 %). Les secteurs à forte consommation d’énergie ont également connu une nouvelle baisse globale de 1,4 %, les chutes dans les produits chimiques (-0,5 %), la production et le traitement métallurgique (-1,5 %), le verre, les produits en verre et la céramique (-3,1 %) ainsi que la cokéfaction et le raffinage du pétrole (-10,5 %) étant compensées par des hausses dans le papier et le carton (+1,2 %) et les produits métalliques (+0,1 %).

Les entrées de commandes dans les industries manufacturières ont nettement augmenté en mai par rapport au mois précédent (+6,4 %), après une forte chute en mars (-10,9 %) et une stagnation en avril (+0,2 %). Comme en avril, les entrées de commandes ont été fortement marquées par les fluctuations des grosses commandes par rapport au mois précédent ; sans celles-ci, la hausse n’a été que de +3,2 %. Les hausses se sont réparties de manière égale entre la demande intérieure et la demande extérieure : après des baisses en mars et avril, les commandes de l’étranger ont de nouveau sensiblement augmenté (+6,4 %) et la demande en provenance de la zone euro a redécollé récemment (+6,5 %). Les commandes allemandes ont également enregistré une forte progression en mai (+6,2 %).

La production industrielle s’est donc encore stabilisée et se situe en mai à son niveau moyen du premier trimestre 2023. Les biens de consommation et les biens d’équipement sont en hausse, tandis que les produits semi-finis n’ont pas encore retrouvé leur niveau du premier trimestre. Malgré le climat morose dans les entreprises, la récente stabilisation de la demande laisse présager une reprise - certes modérée dans un premier temps - de l’activité industrielle dans les mois à venir.

LES CHIFFRES D’AFFAIRES DU COMMERCE DE DÉTAIL CONTINUENT DE PROGRESSER LÉGÈREMENT, MAIS LE MORAL DES CONSOMMATEURS RESTE FRAGILE

Les chiffres d’affaires du commerce de détail (hors véhicules automobiles) ont légèrement augmenté en mai par rapport au mois précédent, pour la deuxième fois consécutive. Ils ont progressé de 0,4 % en mai, après une hausse de 0,7 % en avril. Par rapport à mai 2022, le commerce de détail a toutefois rapporté un repli des chiffres d’affaires de 3,6 % en termes réels, qui reflète principalement l’envolée des prix. Le commerce de denrées alimentaire a enregistré une baisse de 1,4 % de son chiffre d’affaires en mai par rapport à avril, et une diminution encore plus marquée (-4,3 %) par rapport au même mois de l’année précédente. Le chiffre d’affaires du commerce de détail des produits alimentaires diminue ainsi continuellement depuis 23 mois. En mai, les prix des denrées alimentaires ont certes baissé de 0,3 % par rapport au mois précédent (juin : -0,2 %), mais ont tout de même augmenté fortement de 14,9 % par rapport à l’année précédente (juin : +13,7 %). Les denrées alimentaires restent le plus grand facteur d’influence sur les prix à la consommation. Les ventes par correspondance et par Internet ont chuté de 3,1 % en mai (-6,8 % par rapport au même mois de l’année précédente).

Les nouvelles immatriculations de voitures par des utilisateurs privés ont diminué de 1,6 % en juin, après avoir progressé de 2,9 % en mai. Cette évolution est probablement toujours due à la baisse des subventions allouées par l’État pour l’achat de véhicules électriques.

Les indicateurs provisoires du climat auprès des consommateurs sont mitigés : selon les prévisions de GfK, le moral des consommateurs privés devrait se dégrader légèrement en juillet, après s’être redressé huit fois de suite d’un niveau extrêmement bas. De même, l’indice ifo du climat des affaires dans le commerce de détail s’est à nouveau un peu dégradé en juin après les améliorations des mois précédents. Les attentes commerciales restent fortement négatives. Selon les indicateurs provisoires, en termes réels, il ne faut pas s’attendre à des impulsions de croissance majeures de la part de la consommation privée dans les mois à venir. Les consommateurs privés restent inquiets et leur pouvoir d’achat est limité par une inflation toujours élevée.

HAUSSE DE L’INFLATION DUE À DES EFFETS PONCTUELS

Le taux d’inflation (hausse du niveau des prix en un an) a légèrement augmenté en juin pour atteindre +6,4 % (mai : +6,1 %). Cette hausse, qui fait suite à une tendance à la baisse depuis mars, est due à des effets de base : entre juin et août 2022, la remise sur le carburant et le ticket à neuf euros avaient temporairement fait baisser l’inflation. Avec la suppression de ces avantages, le niveau des prix semble désormais plus élevé en comparaison avec l’année précédente. Le taux d’inflation sous-jacente (hors énergie et denrées alimentaires) a augmenté à 5,8 % en juin (mai : +5,4 % ; par rapport au mois précédent : +0,4 %).

Les prix des denrées alimentaires ont de nouveau augmenté de manière disproportionnée par rapport au même mois de l’année précédente (+13,7 %), mais la hausse des prix a continué de ralentir (mai : + 14,9 %, avril : +17,2 %). En juin, les prix de l’énergie ont augmenté de 3 % par rapport au même mois de l’année précédente, soit nettement moins que l’indice général. D’une part, les prix énergétiques sont en net recul sur les marchés mondiaux par rapport à 2022 et leurs fortes hausses liées à l’attaque russe contre l’Ukraine sortent depuis mars de la comparaison avec l’année précédente (effet de base). D’autre part, les mesures contenues dans le troisième programme d’allègement ont permis de juguler la hausse des prix.

La pression exercée par les sources énergétiques sur les prix s’est de nouveau un peu durcie récemment. Sur les marchés au comptant, les prix du gaz naturel ont progressé. Actuellement, l’indice TTF Base Load s’élève à environ 34 euros/MWh, soit encore à 62 % en dessous du niveau de l’année précédente et à 5 % du mois précédent. Les économies continues, les conditions météorologiques clémentes et les niveaux de remplissage élevés ont contribué à cette baisse, par rapport aux pics de plus de 300 euros/MWh atteints en août 2022. Les perspectives de marché laissent cependant présager que les prix du gaz naturel pourraient de nouveau augmenter au cours des prochains trimestres, à environ 50 euros/MWh. Ce n’est qu’en 2027 qu’ils devraient se stabiliser au niveau d’avant la crise, selon les prix des contrats à terme.

L’évolution des prix de l’énergie entraîne un affaiblissement de la dynamique des prix aux niveaux économiques situés en amont. En mai, les prix des producteurs n’ont augmenté que de 1 % par rapport au même mois de l’année précédente (avril : +4,1 %). L’inflation des prix des producteurs a ainsi atteint son niveau le plus bas depuis janvier 2021. Par rapport au mois précédent, les prix des producteurs ont diminué ( 1,4 %). Les prix à l’importation ont enregistré une forte baisse de 9,1 % en mai, par rapport au même mois de l’année précédente ( 1,4 % en glissement mensuel). Les prix de vente dans le commerce de gros ont également diminué en mai, tant en comparaison mensuelle ( 1,1 %) qu’en comparaison annuelle ( 2,6 %).

Pour les prochains mois, on s’attend à une inflation toujours élevée, mais en baisse. Les facteurs de hausse des prix du côté de l’offre, p. ex. les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ou la répercussion des hausses de coûts passées, continuent de s’atténuer, tandis que le durcissement de la politique monétaire freine la demande. Toutefois, un nouvel effet de base haussier devrait se produire dès le mois de juillet, avec la suppression du prélèvement de soutien aux énergies renouvelables électriques (EEG) à partir de juillet 2022. D’octobre 2023 à mars 2024, la baisse du taux de TVA sur le gaz et le chauffage urbain mise en œuvre un an plus tôt devrait se faire sentir. Selon les prévisions actuelles des instituts, l’inflation devrait se situer entre 5,5 et 6 % cette année et entre 2 et 3,1 % en 2024.

LE RALENTISSEMENT ÉCONOMIQUE SE MANIFESTE DE PLUS EN PLUS SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

En juin, la situation sur le marché du travail s’est sensiblement assombrie suite au ralentissement économique : le nombre de demandeurs d’emploi enregistrés a progressé de 28 000 personnes en données corrigées des variations saisonnières. Une telle hausse est inhabituelle en juin, la reprise printanière provoquant normalement une baisse. La migration de réfugiés n’a plus d’effet ici, la hausse est avant tout conjoncturelle. L’emploi s’est légèrement replié de 1000 personnes en mai, en données corrigées des variations saisonnières. L’emploi assujetti à la sécurité sociale a stagné en avril (+0 personne en données corrigées des variations saisonnières). La forte croissance de l’emploi de ces derniers mois semble donc prendre fin pour le moment. En revanche, le chômage partiel a de nouveau reculé. Les indicateurs provisoires basés sur les sondages de l’Institut de recherche sur l’emploi et les professions (IAB) et de l’Institut ifo se sont encore dégradés en juin. Seul le secteur des services prévoit encore d’embaucher, l’industrie et le commerce s’attendent à des baisses. Le nombre d’emplois déclarés a également diminué. Leur nombre reste toutefois élevé, les entreprises ayant du mal à trouver le personnel adéquat. La faiblesse de la conjoncture commence à peser sur le marché du travail. Une reprise n’est à prévoir que lorsque la conjoncture redémarrera. Il ne faut toutefois pas s’attendre à une hausse brutale du chômage. Les entreprises se préparent à ce que la pénurie de main-d’œuvre qualifiée s’aggrave encore à moyen terme du fait de la démographie, de la numérisation et de la décarbonisation. Le nombre d’emplois déclarés se montait à 769 000 en juin, ce qui reste assez élevé en comparaison à long terme. Parallèlement, la longue période de vacance, c’est-à-dire le laps de temps entre la date d’embauche souhaitée et le départ du poste, reflète les difficultés que rencontrent de nombreuses entreprises pour recruter en temps voulu des travailleurs et des spécialistes adéquats.

LES FAILLITES RESTENT À UN NIVEAU ÉLEVÉ AU PRINTEMPS 2023

Au cours des quatre premiers mois de l’année 2023, les statistiques officielles sur les faillites ont enregistré une hausse de 17,2 % par rapport à la même période de l’année précédente, avec un total de 5 545 faillites d’entreprises. En avril 2023, le nombre de faillites d’entreprises s’élevait à 1 428, soit 14,4 % de plus qu’en avril 2022.

Depuis le second semestre 2022, le nombre de faillites ne cesse d’augmenter, mais en partant d’un niveau très bas. Les conséquences de la guerre en Ukraine, l’explosion des prix de l’énergie et les taux d’inflation toujours élevés représentent pour de nombreuses entreprises des charges dont il est difficile d’évaluer l’impact sur les faillites au cours des prochains mois.

Le nombre des demandes de mises en liquidation fait office d’indicateur provisoire et permet de présager l’évolution des faillites d’entreprises. Selon les données provisoires de l’Office fédéral de la statistique, celles-ci ont augmenté de 2,2 % en juin 2023 par rapport à mai 2023, et de 13,9 % par rapport au même mois de l’année précédente. Selon IWH-Insolvenztrend, le nombre de faillites de sociétés de personnes et de capitaux a atteint son plus haut niveau depuis 2016. Il s’élevait à 1 050 en juin, soit à 48,1 % de plus qu’en juin 2022. Un léger repli est toutefois attendu au cours des mois à venir.

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1 Le présent rapport se base sur des données disponibles au 13 juillet 2023. Sauf indications contraires, les chiffres indiqués représentent des taux de variation par rapport à la période précédente et sont établis sur la base de données corrigées de l’influence des prix ainsi que des effets calendaires et des variations saisonnières.

Le présent rapport se base sur des données disponibles au 13 juillet 2023. Sauf indications contraires, les chiffres indiqués représentent des taux de variation par rapport à la période précédente et sont établis sur la base de données corrigées de l’influence des prix ainsi que des effets calendaires et des variations saisonnières.