Wachstumskurve mit Kugelschreiber symbolisiert die wirtschaftliche Lage.

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1. La phase de faiblesse perdure également début 2024. Après un recul du PIB de 1/4 % en chiffres corrigés des prix, des variations saisonnières et des effets calendaires fin 2023, les indicateurs provisoires actuels ne laissent pas entrevoir de reprise conjoncturelle rapide. Toutefois, le renversement de la tendance inflationniste, la montée des salaires réels et le redressement lent de l'économie mondiale devraient contribuer à mitiger certains facteurs pesant sur l'économie allemande ainsi qu'à une reprise soutenue principalement par l'économie intérieure au cours de l'année.

2. En novembre, la production dans le secteur secondaire a poursuivi sa tendance à la baisse en affichant un recul de 0,7 %. L'industrie et le secteur de la construction ont reculé (respectivement de -0,5 % et de -2,9 %) tandis que le secteur de l'énergie a fortement augmenté (+3,9 %). Les entrées de commandes domestiques se sont dernièrement stabilisées pour ce qui est des secteurs centraux, la faible demande extérieure et notamment celle de la zone euro continuent cependant à freiner la conjoncture industrielle. On ne peut s'attendre à une reprise de la conjoncture industrielle que durant le cours de l'année, une fois que l'économie nationale aura repris des couleurs et que les exportations auront redémarré.

3. Dans le commerce de détail sans véhicules, les chiffres d'affaires réels ont diminué nettement de 2,2 % en novembre par rapport au mois précédent, après avoir stagné en octobre (+1,3 %). Le commerce de détail a enregistré une chute réelle de son chiffre d’affaires de 2,0 % en novembre par rapport au même mois de l’année précédente. Les indicateurs provisoires actuels dressent un tableau hétérogène : tandis que le climat parmi les ménages privés est en train de s'améliorer, la situation des affaires dans le commerce de détail est plutôt ressentie comme insatisfaisante selon des sondages réalisés par l'institut de recherches économiques ifo et par la fédération du commerce de détail HDE.

4. En décembre, le taux d'inflation devrait s'être élevé probablement à 3,7 % contre 3,2 % en novembre. Ceci s'explique notamment par un effet de base dû à l'aide d'urgence de décembre octroyée fin 2022. Au début de l'année en cours, l'évolution de l'inflation sera marquée par des mesures fiscales. Au cours de l'année, les facteurs ayant un effet de baisse sur l'inflation joueront un rôle prédominant (baisse des prix à la production et à l'importation, politique monétaire rigoureuse de la BCE, conventions collectives adaptées, normalisation des marges bénéficiaires).

5. Vers la fin de l'année, le marché du travail affichait une situation ordinaire pour la saison. En décembre, le chômage a augmenté en chiffres non corrigés comme à l'accoutumée. En données corrigées des variations saisonnières, il affiche une augmentation légère de 5 000 personnes. En novembre, la tendance du chômage est restée à la hausse. L'évolution des indicateurs provisoires s'est améliorée mais ne laisse pas encore entrevoir de renversement global de la tendance.

6. Selon les résultats finaux, le nombre de faillites d'entreprises a baissé de 4,9 % en octobre 2023 (1 481) par rapport au mois précédent. La hausse a été de 19,0% par rapport au même mois de l'année précédente. Le nombre de faillites d'entreprise reste légèrement inférieur au niveau enregistré avant la crise de coronavirus.

FAIBLESSE PERSISTANTE AU SEMESTRE D'HIVER 2023/24

Suite aux effets des crises multiples passées, en particulier de la perte considérable du pouvoir d'achat suite à l'explosion des prix de l'énergie et des aliments, de la faiblesse de l'évolution économique mondiale, des crises géopolitiques et des contraintes de la politique monétaire, la situation de départ de l'économie reste très faible en ce début d'année. Selon les premières indications provisoires de l'Office fédéral de la Statistique, le produit intérieur brut a diminué d'environ 1/4 % en chiffres corrigés des prix, des variations saisonnières et des effets calendaires par rapport au trimestre précédent. Pour l'ensemble de l'année, le recul du PIB est donc de 0,3 %. Ce résultat correspond aux attentes. L'année passée, la consommation des ménages privés a notamment diminué de 0,8 % en chiffres corrigés des prix en raison de la perte du pouvoir d'achat et de l'attitude réservée des consommateurs ainsi que de l'incertitude accrue face aux conflits géopolitiques. Ainsi, elle était toujours inférieure au niveau de l'année 2019 avant la crise de coronavirus. Les dépenses de consommation de l'État ont, elles aussi, diminué de -1,7 % par rapport à l'année précédente. Ce recul traduit la normalisation des dépenses de l'État après leur élargissement au cours de la pandémie de coronavirus. La formation brute de capital fixe a légèrement diminué de -0,3 % étant donné que les investissements dans le secteur de la construction ont de nouveau baissé d'environ deux pour cent en moyenne annuelle de 2023 en raison de l'augmentation des coûts de financement et du matériel de construction. Par contre, les investissements dans les machines et les installations ont fortement augmenté de +3,0 %. Outre les carnets des commandes qui sont toujours bien remplis et le niveau élevé de capitaux propres des entreprises, ce constat s'explique par une augmentation des investissements dans la transformation qui ont également été soutenus par l'État. Face à la faible demande étrangère, les exportations ont diminué de 1,8 %. Dans le contexte de la faible demande intérieure, les importations ont chuté encore plus fortement de -3,0 %. Mathématiquement, le commerce extérieur a donc contribué à hauteur de +0,6 points de pourcentage à la croissance du PIB.

Malgré la phase de faiblesse conjoncturelle, le marché du travail reste stable. Au cours de l'année, l'emploi a augmenté (+0,7 %) pour atteindre un niveau record de presque 46 millions de personnes en moyenne annuelle de 2023.

Le développement des revenus disponibles des ménages privés est également positif. Ils ont progressé nettement de +5,9 % en 2023. Dans ce contexte, tant les rémunérations salariales (+6,7 %) que les revenus des entreprises et du capital (+6,5 %) ont nettement augmenté. Outre la nette augmentation des revenus, l'évolution des revenus a été soutenue par des mesures de l'État visant à mitiger l'impact de la perte du pouvoir d'achat due à l'inflation telles que le frein aux prix de l'énergie, la possibilité d'octroyer des primes de compensation de l'inflation exonérées d'impôts et l'augmentation des allocations sociales (allocation de logement, le « revenu citoyen », augmentation des allocations familiales). Ce sont notamment les catégories à faibles revenus qui ont bénéficié des mesures citées.

En ce début d'année, l'on ne peut toujours pas tabler sur un renversement de tendance de la conjoncture au premier trimestre face aux indicateurs provisoires toujours faibles, aux crises géopolitiques persistantes et nouvelles pouvant entraîner une hausse des frais de transport et des retards dans les chaînes d'approvisionnement et face à l'augmentation administrative temporaire des prix à la consommation. Toutefois, le recul de l'inflation, la montée des salaires réels et le redressement lent de l'économie mondiale devraient contribuer à mitiger certains facteurs pesant sur l'évolution économique en Allemagne ainsi qu'à une reprise soutenue principalement par l'économie intérieure au cours de l'année.

L'ÉCONOMIE MONDIALE PEINE À PROGRESSER À LA FIN DE L'ANNÉE

En octobre, la production industrielle est restée stable après avoir faiblement augmenté aux deux mois précédents. Le taux élevé des intérêts et la réduction seulement partielle des stocks suite aux perturbations des chaînes d'approvisionnement ont continué à peser sur la conjoncture industrielle. En décembre, les indices mondiaux des directeurs d'achat sont restés, eux aussi, en dessous du seuil de croissance dans de nombreux pays partenaires de l'Allemagne. En décembre, l'indice S&P Global a continué de se stabiliser et s'élève désormais à 51 points, ce qui est légèrement supérieur au seuil de croissance. Tandis que le climat s’est légèrement assombri dans les industries manufacturières (pour passer de 49,3 à 49,0 points), il s'est amélioré d'un point dans les prestations de services pour passer à 51,6 points.

En octobre, le commerce mondial a continué à progresser légèrement (+0,4 %), et selon l'indice du trafic de conteneurs RWI/ISL qui affiche une légère hausse (corrigée des variations saisonnières) de 123,7 à 124,5 points, on peut s'attendre à une expansion modérée également pour le mois de novembre. L'indice Nordrange pour les ports européens qui informe du développement économique dans le nord de la zone euro et en Allemagne a cependant nettement reculé (pour passer de 103,7 à 101,0 points). Pour décembre, les données actuelles du Kiel Trade Indicator (KTI) indiquent une baisse du commerce mondial. Les attaques de navires commerciaux en mer Rouge y ont contribué. Suite aux itinéraires alternatifs empruntés par les cargos pour contourner l'Afrique, les transports par conteneurs en mer Rouge ont chuté et prennent nettement plus de temps.

Selon les pronostics d'organisations internationales, une fois les stocks corrigés et de nouvelles activités commerciales entamées, on peut s'attendre à une reprise modérée du volume du commerce commercial (2023 : 0,5 %, 2024 : 3,1 %). Néanmoins, le PIB mondial ne devrait augmenter que d'environ 3 % ce qui est inférieur à la moyenne. Suite à l'affaiblissement de l'économie aux États-Unis et à la reprise dans les États membres de l'UE après les impacts subis en raison de la crise des prix énergétiques, la croissance économique devrait converger dans les économies nationales occidentales. Par contre, une divergence se manifestera probablement entre l'expansion moins forte en Chine et au Japon d'une part, et la croissance économique relativement forte dans les autres pays asiatiques et en particulier en Inde, d'autre part. Dans l'ensemble, la demande de biens d'exportation allemande devrait augmenter nettement cette année après la phase de faiblesse de l'année passée.

PREMIÈRE LUEUR D'ESPOIR POUR LE COMMERCE EXTÉRIEUR

En novembre, les exportations nominales de marchandises et de services ont nettement augmenté par rapport au mois précédent en données corrigées des variations saisonnières et des effets calendaires (+1,9 %, octobre : +0,1 %), et ce pour la première fois depuis le printemps 2023.

Comparées de manière plus représentative sur deux mois, elles ont également progressé de 1,1 %. Ce constat est notamment dû aux livraisons dans les pays de l'UE hors de la zone euro (+5,9 %). Les importations nominales de biens et de services ont, quant à elles, également augmenté de 1,3 % par rapport au mois précédent (octobre : -0,1 %). Comparées sur deux mois, elles ont également atteint un niveau positif pour la première fois depuis juin 2023 (+0,9 %).

Les prix du commerce extérieur restent affectés par le recul des prix des importations d'énergie. Tandis que les prix à l’importation ont nettement baissé de -9,0% par rapport à novembre 2022, ils ont stagné par rapport au mois précédent en données corrigées des variations saisonnières. Dans le même temps, les prix à l'exportation ont légèrement fléchi de 0,2 % par rapport au mois précédent, notamment en raison de la baisse des prix des exportations des industries manufacturières. Les termes de l’échange se sont détériorés de 0,2 % par rapport au mois précédent.

Dans le contexte de l'augmentation des exportations par rapport aux importations, l'excédent de la balance commerciale est passé de 16,4 milliards d'euros en octobre à 17,6 milliards d'euros en novembre. Entre janvier et novembre 2023, l'excédent commercial cumulé a atteint 159,8 milliards d'euros ce qui est plus que le double de la valeur atteinte dans la même période de l'année précédente (76,3 milliards d'euros).

Les indicateurs provisoires sont actuellement volatiles et émettent des signaux mitigés relatifs à l'évolution future. Depuis l'été, la tendance des entrées de commandes est à la baisse. Dans ce contexte, la demande en provenance de la zone euro a particulièrement diminué. Les attentes en matière d’exportations de l’institut ifo se sont de nouveau assombries en décembre en passant de -4,1 points à -6,7 points, après avoir auparavant augmenté pendant deux mois consécutifs. Outre les entreprises de construction mécanique, les constructeurs automobiles tablent sur une baisse des commandes en provenance de l'étranger. Les données actuelles du Kiel-Trade-Indicator laissent entrevoir une baisse des exportations allemandes réelles en décembre (-1,9 % par rapport au mois précédent).

Certes, les données de novembre relatives au commerce extérieur allemand représentent une lueur d'espoir pour l'industrie allemande à vocation exportatrice, mais face à la situation plutôt faible des indicateurs, un renversement de tendance rapide n'est pas attendu. La plupart des entreprises sondées par l'institut ifo continue à tabler sur un recul des exportations dans les mois à venir, et les données du trafic des conteneurs et des navires restent modérées. De plus, suite à la crise en Mer rouge et l'augmentation des frais de transport et de fret y liée, les risques pesant sur le commerce mondial ont augmenté.

POURSUITE DE LA TENDANCE BAISSIÈRE DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE

Selon les informations de l'Office fédéral de la Statistique, la production dans le secteur secondaire a baissé de 0,7 % en novembre par rapport au mois précédent. Ainsi, la tendance à la baisse observée depuis le printemps de l'année dernière se poursuit. En novembre, la production a de nouveau reculé, tant dans l'industrie que dans le secteur de la construction (respectivement de -0,5 % et de -2,9 %), tandis que celle du secteur de l'énergie a de nouveau nettement augmenté (+3,9 %).

Dans les différents secteurs de l'industrie, différentes évolutions ont été enregistrées en novembre : les secteurs importants des véhicules automobiles et des pièces automobiles ainsi que des équipements électriques ont enregistré des reculs respectifs de 0,6 % et de 3,3 % ; la production de produits pharmaceutiques (-3,8 %) et de produits informatiques, électroniques et optiques (-5,7 %) a également baissé. Par contre, dans le secteur de la fabrication de machines, une augmentation de +1,1 % a été enregistrée. Il en a été de même pour l'ensemble des secteurs industriels à forte consommation énergétique (+3,1 %) qui se répartissent sur les cinq domaines suivants : produits chimiques (+5,1 %), cokéfaction et raffinage (+3,2 %), papier et carton (+2,6 %), verre et articles en verre et céramique (+1,8 %) ainsi que métallurgie et fabrication de produits métalliques (+0,5 %).

En novembre, la production industrielle a été inférieure de 1,9 % à la moyenne du troisième trimestre. On peut donc s'attendre à une nouvelle baisse nette au quatrième trimestre.

Selon les informations de l'Office fédéral de la Statistique, les entrées de commandes ont légèrement augmenté en novembre (+0,3 %) par rapport au mois précédent après avoir nettement reculé en octobre (-3,8 %). L'augmentation est de nouveau due à la demande intérieure (+1,4 %), notamment celle en matière de biens d'équipements (+3,4 %), tandis que les commandes en provenance de l'étranger ont continué à afficher une tendance à la baisse en raison d'un recul constant des commandes dans la zone euro (-0,4 %). Les entrées de commandes corrigées des commandes importantes ont également été légèrement à la baisse par rapport au mois précédent (-0,6 %). La plupart des secteurs d'activité ont enregistré une augmentation des commandes. Un nombre nettement plus élevé de commandes par rapport au mois précédent a surtout été enregistré dans les secteurs importants des automobiles (+4,7 %), des produits chimiques (3,7 %), des équipements électriques (+4,8 %) et de la fabrication de machines (+3,9 %). Par contre, les commandes dans le secteur des autres matériels de transport ont subi un fort recul (-32,1 %) après avoir fortement augmenté au mois précédent. Les commandes dans les secteurs de la métallurgie (-7,1 %) et des produits pharmaceutiques (-4,7 %) ont également reculé par rapport au mois précédent.

Tandis que les entrées de commandes domestiques se sont stabilisées pour ce qui est des secteurs centraux, la faible demande extérieure et notamment celle de la zone euro freine la conjoncture industrielle. Les signaux émis par les indicateurs provisoires sont mitigés. Le climat dans les entreprises est redevenu plus morose. On ne peut donc pas tabler sur un renversement de tendance rapide de la conjoncture industrielle. Toutefois, la reprise attendue de l'économie intérieure et la nouvelle augmentation des exportations laissent entrevoir une reprise de la production industrielle.

PAS DE RENVERSEMENT DE TENDANCE DANS LE COMMERCE DE DÉTAIL

Dans le commerce de détail sans véhicules, les chiffres d'affaires réels ont diminué nettement de 2,2 % en novembre par rapport au mois précédent, après avoir atteint un résultat nettement positif en octobre (+1,3 %). Par rapport au même mois de l’année précédente, le commerce de détail a enregistré une chute réelle de son chiffre d’affaires de 2,0 % en novembre. La forte augmentation des prix y a été pour beaucoup. En novembre, le commerce des denrées alimentaires a enregistré une baisse réelle de 0,4 % par rapport au mois précédent. Depuis maintenant deux ans et demi, cette branche du commerce de détail enregistre principalement des baisses des chiffres d’affaires en glissement annuel en raison de la forte hausse des prix des denrées alimentaires, qui ont cependant diminué ces derniers temps. Les prix des denrées alimentaires continuent d'augmenter plus fortement que la moyenne, même si la hausse des prix par rapport au même mois de l’année précédente a dernièrement quelque peu ralenti (décembre : +4,5 %). En novembre, le chiffre d’affaires dans la vente par correspondance et sur internet a baissé de 1,5 % (-1,8 % par rapport à l’année précédente).

Les nouvelles immatriculations de véhicules ont légèrement augmenté de 1,4 % en décembre par rapport au mois précédent, et comparées de manière plus représentative sur deux mois, leur nombre s'est stabilisé après avoir enregistré de fortes fluctuations aux mois précédents (+0,2 %). Les nouvelles immatriculations de voitures par des utilisateurs privés ont progressé considérablement de 10,3 % en décembre, et comparées sur deux mois, leur tendance est également nettement à la hausse (+7,3 %). Par contre, le nombre de nouvelles immatriculations de voitures par des entreprises et des travailleurs indépendants a baissé pour la quatrième fois consécutive en décembre (-3,5 %). Cette évolution fluctuante pourrait s’expliquer notamment par un effet d'anticipation lié à l’expiration de la prime environnementale qui a pris effet fin août pour les immatriculations de véhicules commerciaux et le 18 décembre pour les utilisateurs privés.

Actuellement, les indicateurs provisoires émettent des signaux mitigés concernant l’évolution de la consommation privée. Selon les prévisions de l’étude GfK, le moral des consommateurs va continuer à s'améliorer en janvier, après s’être légèrement dégradé entre septembre et novembre. Les attentes commerciales établies par l'institut ifo dans le commerce de détail se sont une nouvelle fois dégradées en décembre (-2,8 points) et continuent à afficher une valeur négative. L’évaluation de la situation actuelle s’est, elle aussi, détériorée. Selon les estimations des représentants du commerce de détail avant les fêtes de fin d'année, les ventes de Noël étaient décevantes. Tandis que le climat parmi les ménages privés est en train de s'améliorer, la situation des affaires dans le commerce de détail est plutôt ressentie comme insatisfaisante selon des sondages réalisés par l'institut de recherches économiques ifo et par la fédération du commerce de détail HDE. Suite à la hausse des salaires réels et à la baisse des taux d’inflation, une reprise de la consommation privée devrait cependant s’amorcer au cours de l’année.

HAUSSE DE L'INFLATION À LA FIN DE L'ANNÉE EN RAISON D'UN EFFET DE BASE

En décembre, le taux d’inflation, soit l'augmentation du niveau des prix en glissement annuel, s’élevait probablement à 3,7 %. En novembre, le taux était encore de 3,2 %. L'augmentation du taux s'explique notamment par un effet de base dû à l'aide d'urgence de décembre octroyée fin 2022 qui avait atténué l'évolution de l'indice des prix à la consommation.

En décembre, le taux d'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) a continué de baisser pour atteindre 3,5 % (novembre : +3,8 %). Suite à l'effet de base pour l'énergie, il n'était que légèrement inférieur au taux d'inflation. En moyenne annuelle de 2023, la montée des prix à la consommation était probablement de 5,9 % (taux d'inflation sous-jacente : +5,1 %). En décembre, les denrées alimentaires ont vu leurs prix de nouveau augmenter de manière disproportionnée par rapport au même mois de l’année précédente (+4,5 %), mais la hausse des prix a tout de même continué de diminuer (novembre : +5,5 %). Après avoir diminué deux fois consécutives, les prix de l'énergie ont augmenté de 4,1 % en décembre par rapport au même mois de l'année précédente (novembre : -4,5 % ; octobre : -3,2 %). Dans le secteur tertiaire, la hausse des prix (+3,2 %) a continué de diminuer légèrement (novembre : +3,4 %).

L’évolution en aval continue aussi de signaliser un essoufflement de la dynamique des prix. En novembre 2023, les prix à la production ont baissé de 7,9 % par rapport à novembre 2022. En octobre, le taux s’élevait encore à -11,0 %. Comme aux mois précédents, les prix restent affectés par un effet de base dû à la forte hausse des prix l'année précédente en raison des impacts de la guerre en Ukraine. En novembre, les prix à la production ont baissé de 0,5 % par rapport au mois précédent. Les prix à l'importation étaient inférieurs de 9,0 % au taux du même mois de l'année précédente (-0,1 % par rapport au mois précédent). Les prix de vente en gros ont baissé de 3,6% en novembre par rapport au même mois de l’année précédente. Une légère diminution (-0,2%) a également été enregistrée par rapport au mois précédent.

Sur les marchés au comptant, les prix du gaz naturel ont de nouveau fortement reculé. Actuellement, l’indice TTF Base Load s’élève à environ 30 €/MWh et est inférieur de 55 % au niveau de novembre 2022. Une baisse d’environ 20 % est enregistrée par rapport au mois précédent. Les perspectives de marché laissent présager que les prix du gaz naturel pourraient rester inférieurs à 50 €/MWh au cours des prochains trimestres.

Au début de l'année en cours, l'évolution de l'inflation sera marquée par des mesures fiscales. D'une part, les mesures temporaires prises durant les crises du coronavirus et de l'énergie afin de soutenir les ménages privés (baisse des taux de TVA dans la gastronomie, du chauffage à gaz et du chauffage urbain, freins aux prix pour l'électricité et le gaz etc.) prendront fin. D'autre part, les mesures prises afin de stabiliser les budgets publics feront probablement augmenter les prix (hausse de la tarification du CO2, suppression de l'allocation pour les redevances d'utilisation des réseaux électriques, hausse de la taxe d'aviation civile). Au cours de l'année, les facteurs ayant un effet de baisse sur l'inflation, tels que la baisse des prix à la production en amont en raison de la baisse des prix énergétiques et à la production sur les marchés, la politique monétaire rigoureuse de la BCE, les conventions collectives adaptées ainsi que la normalisation des marges bénéficiaires des entreprises, joueront un rôle prédominant.

ÉVOLUTION TYPIQUE DU MARCHÉ DU TRAVAIL À LA FIN DE L'ANNÉE

Vers la fin de l'année marquée par de bonnes conditions météorologiques, le marché du travail affichait une situation habituelle pour la saison. En décembre, comme à l'accoutumée, le chômage enregistré a augmenté de 31 000 personnes par rapport au mois précédent en chiffres non corrigés. Corrigée des variations saisonnières, cela correspond à une hausse de 5 000 personnes. En novembre, l’emploi a augmenté nettement en données corrigées des variations saisonnières (+22 000 personnes). Selon les estimations de l'Office fédéral de la Statistique, il a atteint en 2023 un nouveau taux record avec 45,9 millions de personnes en moyenne annuelle. L'emploi soumis aux cotisations sociales a également augmenté sensiblement de 34 000 personnes en octobre en données corrigées des variations saisonnières. Le chômage partiel a certes légèrement progressé en octobre mais les déclarations de chômage partiel ont de nouveau diminué en décembre. Les indicateurs provisoires ont connu une évolution plus positive. Pour la première fois depuis la mi-2022, le nombre de postes déclarés a augmenté. Les entreprises allemandes sont redevenues plus enclines à embaucher, en particulier dans le domaine des services. Le baromètre du marché du travail de l'institut de recherche sur l'emploi et les professions (IAB) affiche également une évolution plus positive, le chômage devrait toutefois légèrement augmenter. L'évolution des indicateurs provisoires s'est améliorée mais ne laisse pas encore entrevoir de renversement global de la tendance. Une meilleure perspective est attendue à partir du printemps quand l’économie reprendra de la vitesse.

TRÊVE DE LA HAUSSE DES FAILLITES D’ENTREPRISES

Selon les résultats finaux, le nombre de faillites d'entreprises a baissé de 1 557 à 1 481 en octobre 2023, soit de 4,9 % par rapport au mois précédent. La hausse a été de 19,0% par rapport au même mois de l'année précédente. Entre janvier et octobre 2023, le nombre de faillites d'entreprises déclarées a été supérieur de 24,1 % à la période de référence en 2022. Cette hausse relativement forte s'explique notamment par des effets de base (nombre de faillites historiquement bas jusqu'à la mi-2022 en raison des effets spéciaux liés à la pandémie de coronavirus) ainsi que par un contexte économique difficile. Le nombre de faillites d'entreprises reste quelque peu en dessous de la moyenne des années 2016-2019, l'écart s'est de nouveau creusé en octobre 2023 (septembre : -4,4 % ; octobre : -9,5 % par rapport à la moyenne des mois respectifs 2016-2019). Le nombre des employés affectés par des faillites d’entreprises reste à un niveau élevé. Une hausse d’environ 54,3 % était enregistrée en octobre par rapport au même mois de l’année précédente (septembre : +91 %). Par rapport aux derniers mois enregistrés (de janvier à octobre), la hausse s'élève même à environ 123 % par rapport à la même période de l'année précédente et à 46,2 % par rapport à la moyenne de la période de janvier à octobre avant la pandémie de coronavirus. Les revendications probables des créanciers liées aux procédures collectives enregistrées ont augmenté d'environ 97 % en octobre 2023 par rapport au même mois de l'année précédente et de 95 % dans le courant de l'année 2023 par rapport à 2022. Les chiffres montrent que les grandes entreprises sont actuellement plus fortement affectées par des procédures collectives.

L’indicateur provisoire « IWH-Insolvenztrend » affiche une augmentation de 10,3 % en décembre 2023 par rapport au mois précédent. Par rapport à l'année précédente, la hausse est de 22,6 % (novembre : +20,9 %). Il s'agit de la valeur la plus élevée pour un mois de décembre depuis le début de la collecte des données dans le cadre de l'indicateur « IWH-Insolvenztrend » en 2016. Ainsi, contrairement à la règle générale selon laquelle le quatrième trimestre est la période avec le nombre le plus faible de faillites d'entreprises, la plupart des faillites d'entreprises ont été enregistrées au quatrième trimestre 2023. Selon l'institut de recherche IWH, le nombre de faillites d'entreprises devrait augmenter encore davantage au courant de cette année.

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[1] Le présent rapport se base sur des données disponibles au 15 janvier 2024 (10h00). Sauf indications contraires, les chiffres indiqués représentent des taux de variation par rapport à la période précédente et sont établis sur la base de données corrigées de l'influence des prix ainsi que des effets calendaires et des variations saisonnières.