Wachstumskurve mit Kugelschreiber symbolisiert die wirtschaftliche Lage.

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1. Après la fin de l'année 2023 morose qui avait affiché un recul du PIB réel de 0,3 %, les indicateurs provisoires actuels ne laissent pas encore entrevoir de relance en ce début d'année. Le climat dans les entreprises et parmi les consommateurs s'est récemment assombri. Des facteurs problématiques tels que la faiblesse de la demande extérieure, les grèves dans les transports publics, les taux de maladie élevés dans la population active ainsi que les tensions géopolitiques qui entraînent des retards dans les chaînes d'approvisionnement pourraient ralentir davantage la reprise conjoncturelle.

2. La production dans le secteur secondaire a baissé de 1,6 % en décembre par rapport au mois précédent, ce qui a freiné une nouvelle fois la production vers la fin de l'année. La production a diminué aussi bien dans l’industrie que dans le secteur de la construction (baisses respectives de -1,5 % et de -3,4 %). En revanche, le secteur de l’énergie a de nouveau enregistré une nette hausse (+4,1 %). Les entrées de commandes ont nettement augmenté en décembre (+8,9 %) par rapport au mois précédent après avoir stagné en novembre (0,0 %) et nettement diminué en octobre (-3,8 %). Cependant, les entrées de commandes ont été de nouveau fortement marquées par les fluctuations au niveau des grandes commandes en décembre par rapport au mois précédent. Sans grandes commandes, une baisse de 2,2 % a été enregistrée.

3. Dans le commerce de détail sans véhicules, les chiffres d'affaires réels ont diminué nettement de -1,6 % en décembre par rapport au mois précédent, après avoir déjà diminué de 0,8 % en novembre. Le commerce de détail a enregistré une chute réelle de son chiffre d’affaires de 1,8 % en décembre par rapport au même mois de l’année précédente. Actuellement, les indicateurs provisoires émettent des signaux plutôt pessimistes concernant l’évolution de la consommation privée.

4. En janvier, le taux d'inflation s'est élevé à 2,9 %, soit la valeur la plus basse enregistrée depuis juin 2021. En décembre, le taux était de 3,7 % était donc nettement plus élevé, ce qui s'expliquait notamment par un effet de base dû aux aides d'urgence octroyées en décembre 2022. Cet effet de base n'étant plus visible en janvier, le taux de l'année précédente a considérablement diminué malgré la suppression du frein aux prix de l'énergie et l'augmentation du prix du CO2 qui a pris effet.

5. Au début de l'année, le marché du travail a évolué positivement en raison des conditions météorologiques douces. Le chômage a diminué de 2 000 personnes en janvier en données corrigées des variations saisonnières et le nombre de personnes actives a augmenté en décembre tout comme l'emploi soumis aux cotisations de sécurité sociale qui a légèrement progressé en novembre. Les indicateurs provisoires dressent un bilan mitigé en janvier : tandis que le nombre d'emplois enregistrés a stagné, le baromètre du marché du travail de l'Institut de recherche sur l'emploi et les professions (IAB) s'est embelli et laisse entrevoir des perspectives d'emploi plus favorables.

6. L'indicateur provisoire « IWH-Insolvenztrend » sur la tendance des faillites d'entreprise est resté presque stable en janvier 2024 par rapport au mois précédent. L'institut de recherche IWH table sur une augmentation du nombre des faillites d'entreprise dans les mois à venir.

PAS DE REPRISE AU DÉBUT DE L'ANNÉE

Sur la base du faible dernier trimestre de 2023, les indicateurs provisoires actuels ne laissent pas encore entrevoir de reprise conjoncturelle visible de l'économie allemande. Selon la communication sommaire de l'Office fédéral de la Statistique, le PIB a diminué de 0,3 % au quatrième trimestre en données corrigées des prix, des effets calendaires et des variations saisonnières. Face à la tendance baissière du taux d'inflation, l'augmentation des revenus et de l'évolution stable de l'emploi, tout porte à croire que les dépenses de consommation des ménages devraient avoir eu des effets, certes faibles, mais positifs. Selon les informations de l'Office fédéral de la Statistique, les investissements dans la construction et les équipements ont nettement reculé vers la fin de l'année. Outre l'augmentation des coûts des matériaux et de financement dans le secteur de la construction, les prix de l'énergie plus élevés ainsi que la faiblesse de la demande intérieure et extérieure ont vraisemblablement pesé sur l'industrie. Par ailleurs, un taux d'absentéisme exceptionnellement élevé parmi la population active a vraisemblablement freiné le volume du travail vers la fin de l'année et freiné l'évolution du PIB au quatrième trimestre.

Selon l'indice ifo du climat des affaires, le climat s'est de nouveau détérioré dans les entreprises en janvier. L'évaluation de la situation des affaires actuelle ainsi que les prévisions pour les mois à venir ont été corrigées à la baisse. Le climat dans les ménages privés allemands, illustré par l'indice du climat de consommation de l'institut GfK, s'est, lui aussi, de nouveau assombri. Après avoir augmenté au mois précédent, les attentes conjoncturelles et en matière de revenus tout comme la propension à l'achat ont de nouveau été à la baisse en janvier.

De plus, le taux élevé d'absentéisme et les grèves dans les transports publics au début de l'année ainsi que les tensions géopolitiques de longue durée, en particulier les retards de livraison et l'augmentation des frais de transport suite aux attaques des Houthis en mer Rouge, devraient freiner l'évolution conjoncturelle. L'ensemble de ces facteurs pourrait retarder davantage la reprise économique.

L’ÉCONOMIE MONDIALE ÉMET DES SIGNAUX MITIGÉS

La production industrielle mondiale a augmenté de 0,3 % en novembre après avoir presque stagné auparavant. La hausse du taux directeur opérée par de nombreuses banques centrales se fait ressentir, et l'incertitude créée par les tensions géopolitiques persistantes freine l'évolution économique, ce que reflètent également de nombreux indices des directeurs d'achat. Au début de l'année, ces derniers sont restés inférieurs au seuil de croissance de 50 points pour des partenaires commerciaux importants de l'Allemagne, en particulier dans la zone euro. Par contre, en janvier, le climat s'est quelque peu amélioré aux États-Unis et dans les pays émergents. L'indice S&P Global a augmenté pour la troisième fois consécutive en janvier (pour passer à 51,8 points). Le climat s’est amélioré tant dans les industries manufacturières (de 49,0 à 50,0 points) que dans les prestations de services (de 51,6 à 52,3 points). Il semble que, dans l'ensemble, la demande mondiale ainsi que les stocks qui avaient été largement élargis en raison des problèmes des chaînes de livraison et freiné la conjoncture industrielle, se normalisent.

Après avoir légèrement progressé au cours des trois derniers mois, le commerce mondial a reculé de 1,4 % en novembre par rapport au mois précédent. Dans le contexte des perturbations en mer Rouge, l'indice du trafic de conteneurs RWI/ISL laisse entrevoir une baisse, certes faible (pour passer de 125,4 points à 125,1 points) pour le mois de décembre. L'indice Nordrange pour les ports européens a même légèrement augmenté, tandis que la manutention de conteneurs a quelque peu diminué dans les ports chinois. Selon les données actuelles du Kiel Trade Indicator (KTI) pour janvier, le volume des livraisons via la mer Rouge a certes diminué en janvier, mais le volume de biens transportés par bateau à l'échelle mondiale est resté stable en janvier. D'après les données du KTI, le commerce mondial devrait avoir évolué encore faiblement au début de l'année dans son ensemble. Les organisations internationales continuent à tabler sur une expansion modérée du produit intérieur brut mondial au cours de cette année. Dans le contexte de la normalisation de la demande et des stocks, le commerce mondial devrait se rapprocher de son niveau historique et augmenter dans la même mesure que la production.

NET RECUL DU COMMERCE EXTÉRIEUR

En décembre, les exportations nominales de marchandises et de services ont de nouveau nettement baissé par rapport au mois précédent en données corrigées des variations saisonnières (-5,3 %, novembre : +2,3 %). En comparaison trimestrielle (4e trimestre par rapport au 3e trimestre), leur résultat est positif (0,3 %) (année 2023 : -1,3 % par rapport à l'année précédente). Les exportations de biens ont reculé partout en décembre. Le volume des livraisons de biens tant dans l'UE que dans les autres pays a nettement diminué par rapport à novembre (Chine : -7,9 %). Dans le même temps, les importations nominales de marchandises et de services ont chuté encore plus fortement que les exportations (-5,9 %, novembre : +1,9 %). En comparaison trimestrielle, elles ont fléchi de 0,9 %, et même de 6,1 % par rapport au même mois de l'année précédente.

En décembre, les prix du commerce extérieur ont été impactés par le recul des prix à l'importation de matières premières et d'énergie. Après avoir connu une tendance haussière pendant quatre mois consécutifs, les prix à l'importation ont baissé de 1,1 % en décembre par rapport au mois précédent, les prix à l'exportation n'ont que légèrement reculé (-0,1 %). Les termes de l'échange se sont donc nettement améliorés de +1,0 % par rapport au mois précédent, et ce pour la première fois depuis l'été 2023. En termes réels, la baisse devrait avoir été plus faible, notamment en ce qui concerne les importations.

L'amélioration des termes de l'échange au cours de l'année dernière (+8,7 % en 2023 par rapport à 2022), qui avait été enregistrée après deux ans de dégradation en 2021 et 2022, se reflète également dans la balance commerciale. Pour 2023, le solde s'élève à +177,2 milliards d'euros pour le commerce des marchandises et des services en données corrigées des variations saisonnières, soit environ le double du solde enregistré l'année précédente (88,4 milliards d'euros). L'excédent commercial mensuel a presque stagné en décembre (17,5 milliards d'euros, novembre : 17,6 milliards d'euros).

Les indicateurs provisoires du commerce extérieur émettent actuellement des signaux mitigés et plutôt modérés étant donné qu'une partie des transports de biens nécessite plus de temps suite aux attaques perpétrées en mer Rouge et aux itinéraires modifiés. Au début de l'année, les attentes en matière d'exportations ont continué à se dégrader (pour passer de -7,1 points à -8,4 points) suite à la baisse des commandes dans des branches clés telles que l'industrie automobile, la construction mécanique et l'électrotechnique. Les données actuelles du Kiel-Trade-Indicator laissent entrevoir une baisse continue des exportations allemandes réelles en janvier (-2,3 % par rapport au mois précédent).

La baisse du volume du commerce extérieur allemand semble s'expliquer par la faiblisse persistante de la demande en provenance de l'étranger. Au début de l'année, les perspectives pour l'économie exportatrice allemande restent sombres face aux crises géopolitiques persistantes et au ralentissement de la conjoncture chez les partenaires commerciaux importants tels que la Chine et les États-Unis. Selon les prévisions des organisations internationales, la croissance du commerce mondial devrait cependant augmenter en 2024 dans la même mesure que le PIB mondial de sorte que les exportations allemandes devraient se redresser peu à peu au cours de l'année.

RALENTISSEMENT NET DE LA PRODUCTION VERS LA FIN DE L'ANNÉE

La production dans le secteur secondaire a baissé de 1,6 % en décembre par rapport au mois précédent. Par conséquent, une diminution notable de la production a de nouveau été enregistrée à la fin de l’année. La production a diminué aussi bien dans l’industrie que dans le secteur de la construction (baisses respectives de -1,5 % et de -3,4 %). En revanche, le secteur de l’énergie a de nouveau enregistré une nette hausse (+4,1 %). Dans l’ensemble, au quatrième trimestre de 2023, la production était inférieure de 1,8 % à celle du troisième trimestre.

Les branches d’activité de l’industrie ont connu des évolutions très différentes en décembre : les véhicules et les composants automobiles ont enregistré une forte hausse de +4,0 %. La production de produits métalliques ainsi que la production de produits pharmaceutiques ont augmenté respectivement de +0,8 % et de +4,7 %. Les branches de la construction mécanique et des équipements électriques ont cependant enregistré des baisses de production (-1,6 % et -3,5 %). La production de produits chimiques a également connu une forte baisse à la fin de l’année (-7,6 %). Les branches industrielles à forte intensité énergétique dans l’ensemble, auxquelles le secteur de la chimie mais aussi les branches du verre, des produits en verre et de la céramique ainsi que de la production et du traitement métallique font partie, ont enregistré une production inférieure de 5,8 % à celle du mois précédent.

Les entrées de commandes ont nettement augmenté en décembre (+8,9 %) par rapport au mois précédent après avoir stagné en novembre (0,0 %) et nettement diminué en octobre (-3,8 %). Cependant, les entrées de commandes ont de nouveau été fortement marquées par les fluctuations au niveau des grandes commandes en décembre par rapport au mois précédent. Sans grandes commandes, une baisse de 2,2 % a été enregistrée. En décembre, la hausse globale des entrées de commandes était avant tout liée à une nette augmentation de 34,5 % de la demande émanant de la zone euro. Les commandes émanant du marché intérieur ont également progressé de 9,4 %. Les commandes des pays hors zone euro ont enregistré un recul de 7,5 %.

En décembre, l’évolution des commandes dans les différents secteurs des industries manufacturières a été différenciée : le secteur de la construction automobile et celui des équipements électriques ont enregistré de fortes hausses respectives de 110,9 % et de 38,7 %. Les branches économiques des produits métalliques (+18,0 %), des produits pharmaceutiques (+8,2 %) et de la production métallique (+4,9 %) ont également enregistré des hausses notables. Les secteurs importants des véhicules et des composants de véhicules (-14,7 %), de la construction mécanique (-5,3 %) et des produits chimiques (-3,7 %) ont en revanche enregistré des baisses.
La hausse nette des entrées de commandes enregistrée en décembre signifie que la tendance à la baisse observée ces derniers mois, qui a notamment été fortement influencée par des fluctuations des grandes commandes, a pris fin. Comparées de manière plus représentative sur trois mois, les commandes sont cependant restées relativement stables au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre (+0,1 %). Sans tenir compte des commandes importantes, les commandes ont baissé de 2,6 %.

En ce qui concerne la conjoncture industrielle, on n’observe pas encore de renversement de tendance, même si les commandes y compris les commandes importantes ont fortement augmenté en décembre et l’indice Ifo du climat des affaires pour les industries manufacturières s’est stabilisé. Dans le courant de l’année seulement, une reprise conjoncturelle progressive devrait se produire suite à une reprise de l’économie nationale.

BILAN NÉGATIF DANS LE COMMERCE DE DÉTAIL À LA FIN DE L'ANNÉE

Dans le commerce de détail sans véhicules, les chiffres d'affaires réels ont diminué nettement de -1,6 % en décembre par rapport au mois précédent, après avoir déjà diminué de 0,8 % en novembre. Le commerce de détail a enregistré une chute réelle de son chiffre d’affaires de 1,8 % en décembre par rapport au même mois de l’année précédente (novembre : -1,6 %). En décembre, le commerce des denrées alimentaires a enregistré une baisse réelle de 2,8 % par rapport au mois précédent (-0,6% par rapport au même mois de l’année précédente). Depuis maintenant deux ans et demi, cette branche du commerce de détail enregistre principalement des baisses des chiffres d’affaires en glissement annuel en raison de la forte hausse des prix des denrées alimentaires, qui ont cependant diminué ces derniers temps. Les prix des denrées alimentaires continuent d'augmenter plus fortement que la moyenne, même si la hausse des prix par rapport au même mois de l’année précédente a dernièrement quelque peu ralenti (janvier : +3,8 % ; décembre : +4,6 %). En décembre, le chiffre d’affaires dans la vente par correspondance et sur internet a baissé de 6,5 % (-6,8 % par rapport à l’année précédente).

Les nouvelles immatriculations de véhicules ont reculé de 4,3 % en janvier par rapport au mois précédent après avoir augmenté de 2,3 % en décembre. Cette évolution fluctuante peut s’expliquer notamment par un effet d'anticipation lié à l’expiration de la prime environnementale qui a pris effet fin août 2023 pour les immatriculations de véhicules commerciaux et le 18 décembre 2023 pour les utilisateurs privés. Par conséquent, les nouvelles immatriculations de voitures par des utilisateurs privés ont considérablement progressé de 21,5 % en janvier. Par contre, les nouvelles immatriculations de voitures par des entreprises et des personnes indépendantes ont augmenté de 6,3 % en janvier.

Actuellement, les indicateurs provisoires émettent des signaux plutôt pessimistes concernant l’évolution de la consommation privée. Selon les prévisions de l'institut GfK, le moral des consommateurs va baisser en février pour atteindre -29,7 points. C'est le taux le plus bas enregistré depuis mars 2023 (-30,6 points). Dans le même temps, la propension à l'épargne augmente de nouveau. En janvier, la valeur correspondante s'est élevée à 14,0 points (+6,7 points). En janvier, l'indice ifo du climat des affaires pour le commerce de détail (y compris les véhicules) a de nouveau reculé de -3,8 points pour atteindre le taux le plus bas enregistré depuis novembre 2022 qui reste nettement négatif (-26,6 points). Tant l'évaluation de la situation actuelle que les attentes se sont détériorées.

Dans l'ensemble, les indicateurs provisoires concernant la consommation des ménages privés sont décevants. Face au climat négatif, hormis certains signaux positifs enregistrés à la fin de l'année dernière, un renversement de tendance ne se dessine pas encore à l'horizon. Suite à la hausse des salaires réels et à la baisse des taux d’inflation, une reprise de la consommation privée devrait cependant s’amorcer au cours de cette année.

BAISSE DU TAUX D'INFLATION MALGRÉ L'ABOLITION DU FREIN À L'ENDETTEMENT ET LE PRIX PLUS ÉLEVÉ DU CO2

En janvier, le taux d'inflation (augmentation des prix en glissement annuel) s'est élevé à 2,9 %, soit la valeur la plus basse enregistrée depuis juin 2021. En décembre, le taux était de 3,7 % était donc nettement plus élevé, ce qui s'expliquait notamment par un effet de base dû aux aides d'urgence octroyées en décembre 2022. Cet effet de base n'étant plus visible en janvier, le taux de l'année précédente a considérablement diminué malgré la suppression du frein aux prix du gaz et de l'électricité et l'augmentation du prix du CO2 pour les carburants fossiles tels que l'essence/le diesel, le fioul et le gaz naturel, qui a pris effet.
Le taux d'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) a continué de baisser légèrement en décembre pour atteindre 3,4 % (décembre : +3,5 %). Suite à la disparition de l'effet de base pour l'énergie, il était de nouveau supérieur au taux d'inflation. En janvier, les denrées alimentaires ont vu leurs prix de nouveau augmenter de manière disproportionnée par rapport au même mois de l’année précédente (+3,8 %), mais la hausse des prix a tout de même continué de diminuer (décembre : +4,6 %). Suite à la disparition de l'effet de base, les prix de l'énergie ont de nouveau baissé de 2,8 % en janvier par rapport à l'année précédente (décembre : -4,1 % ; novembre : -4,5 % ; octobre : -3,2 %). Dans le secteur tertiaire, la hausse des prix (+3,4 %) a augmenté légèrement (décembre : +3,2 %).

L’évolution en aval continue aussi de signaliser un essoufflement de la dynamique des prix. En décembre 2023, les prix à la production ont baissé de 8,6 % par rapport à novembre 2022. En novembre, le taux s’élevait encore à -7,9 %. Ce recul par rapport au même mois de l'année précédente s'explique par une baisse du prix de l'énergie. En décembre, les prix à la production ont baissé de 1,2 % par rapport au mois précédent. Les prix à l'importation étaient inférieurs de 8,5 % au taux du même mois de l'année précédente (-1,1 % par rapport au mois précédent). Les prix de vente en gros ont baissé de 2,6% en décembre par rapport au même mois de l’année précédente. Une diminution (-0,6%) a également été enregistrée par rapport au mois précédent.

Sur les marchés au comptant, les prix du gaz naturel ont de nouveau fortement reculé. Actuellement, l’indice TTF Base Load s’élève à environ 27 €/MWh et est inférieur de 50 % au niveau de novembre 2022. Une baisse d’environ 12 % est enregistrée par rapport au mois précédent. Les perspectives du marché laissent présager que les prix du gaz naturel pourraient rester inférieurs à 30 €/MWh au cours des prochains trimestres.

Les facteurs ayant un effet de baisse sur l'inflation, tels que le recul des prix à la production en amont en raison de la baisse des prix énergétiques, les effets de la politique monétaire rigoureuse de la BCE, les conventions collectives adaptées ainsi que la normalisation des marges bénéficiaires des entreprises, devraient persister au cours de l'année.

LÉGÈRE BAISSE DU CHÔMAGE AU DÉBUT DE L'ANNÉE EN DONNÉES CORRIGÉES DES VARIATIONS SAISONNIÈRES

Selon les chiffres non corrigés, le chômage a connu l'augmentation typique d'un mois de janvier (+169 000 personnes par rapport au mois précédent). Cette valeur était inférieure à la moyenne en raison des conditions météorologiques douces et correspond à un recul en données corrigées des variations saisonnières (-2 000). L’emploi a également augmenté en décembre (+24 000 personnes en données corrigées des variations saisonnières). L'emploi soumis aux cotisations sociales a légèrement augmenté en novembre (+6 000 personnes en données corrigées des variations saisonnières). Le chômage partiel est resté plus ou moins stable en novembre mais les déclarations de chômage partiel ont de nouveau diminué. Les indicateurs provisoires du marché du travail ont dressé un bilan mitigé pour janvier. Le nombre de postes d'emploi déclarés a stagné et la propension à embaucher a légèrement baissé dans les entreprises selon les données de l'institut ifo. Par contre, les données du baromètre du marché du travail de l'institut de recherche sur l'emploi et les professions (IAB) se sont améliorées pour la deuxième fois consécutive. L’emploi devrait donc connaître une évolution positive. Les perspectives du chômage se sont également légèrement améliorées mais leur tendance reste négative. Dans l'ensemble, les données ne laissent pas encore entrevoir de renversement de tendance sur le marché du travail. On ne peut s'attendre à une reprise économique durable que dans le contexte de la relance économique attendue.

LE NOMBRE DES FAILLITES D'ENTREPRISES RESTE STABLE

L'indicateur provisoire « IWH-Insolvenztrend » sur la tendance des faillites d'entreprise est resté presque stable en janvier 2024 par rapport au mois précédent et indique un nombre presque invarié de faillites de sociétés (1 077) par rapport au mois de décembre (1 078). Le nombre de faillites est supérieur de 39 % à celui du même mois de l'année précédente. L'institut de recherche IWH table sur une augmentation du nombre des faillites d'entreprise dans les mois à venir. Outre les conditions économiques difficiles, ce constat s'explique par des effets de rattrapage dus aux aides d'État allouées pendant la pandémie de coronavirus qui avaient contribué à la diminution du nombre de faillites.

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[1] Le présent rapport se base sur des données disponibles au 13 février 2024. Sauf indications contraires, les chiffres indiqués représentent des taux de variation par rapport à la période précédente et sont établis sur la base de données corrigées de l'influence des prix ainsi que des effets calendaires et des variations saisonnières.